Aller au contenu

Page:Glaser - Le Mouvement littéraire 1912.djvu/322

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

308 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

RENÉ PERROUT

Marins Pilgrin « Idées de Province ».

M. René Perrout publiait, il y a quelques mois, un livre dont, je Tespère, mes lecteurs n'ont pas perdu le souvenir et qui, j'en suis sûr, restera parmi ceux qui défendront devant l'avenir la cause de la littérature contemporaine. Goëry Coquart bourgeois d'Epinal, est, en effet, une œuvre d'une rare perfection littéraire et d'une bien vive séduction. Le nouveau livre que M. René Perrout publie sous le titre : Marins Pilgrin, « Idées de province », est plein, lui aussi, de belles qualités, et s'il ne m'inspire pas le même enthousiasme, ce n'est cer- tainement point la faute de son auteur. D'abord, il ne m'apporte plus l'heureuse surprise du nom tout neuf qu'on a la joie de découvrir, et puis son sujet m'appa- raît moins séduisant : ce sont toujours de belles et tendres images d'Epinal — entendez des images spina- liennes, — mais, au lieu d'évoquer les grands bourgeois de jadis, les derniers temps de l'indépendance d'Epinal au xvii^ siècle, elles nous disent l'histoire de jeunes gens qui sont tout à fait de notre temps. Le roman de Marins Pilgrin et de son ami Pierre Auger commence en 1887, au soir d'un banquet présidé par Jules Ferry pour se terminer, je pense, aux environs de 1900. Et l'on a beau ne point mépriser son temps, il faut avouer que les choses d'autrefois avaient plus de grâce et plus de prestige.

J'ai parlé du « roman » de Marins Pilgrin et de Pierre Auger; ce n'est point en réalité un roman; c'est, ainsi que nous en avertit M. René Perrout, une suite d'ima- ges. « Elles représentent, sous ses divers aspects, la vie de province, sa tranquillité, sa douceur, son silence, qui apaise ou qui^écrase ».