DÉCEMBRE. — LES ROMANS 383
n'est-ce pas un remède excellent à l'ennui, une diver- sion au chagrin, une façon détournée de faire à propos de tout, un utile examen de conscience ?
Et voilà comment, sur cette trame légère, à la faveur d'une histoire dont l'héroïne nous intéresse et nous séduit, l'auteur nous fait connaître sans nous infliger de conférence, les sentiments d'une femme honnête, sensible et sage, sur la maternité, sur la mode, sur les appartements modernes, sur le Salon d'automne, sur la littérature et les femmes, sur l'amour avec un grand A, et l'amourette avec un tout petit ; sur le patriotisme des enfants, et les terreurs des mères; sur mille choses. Et c'est un recueil d'impressions, de souvenirs, de son- geries où l'imaginaire se mêle au réel. « C'est un miroir aux mains d'une femme qui se plaît à regarder passer dans le disque étroit les reflets de son visage pensif et de son âme attentive, les clartés et les ombres du senti- ment, les images fuyantes de la vie »...
ABEL HERMANT
Ck)utras voyage.
Dans ces charmants et terribles Mémoires pour ser- vir à l'histoire de la société que M. Abel Hermant déco- che à notre temps, il n'est sans doute pas de figure plus signiflcative que celle du Cadet de Coutras; ce jeune homme nous enchante par je ne sais quel air d'ingé- nuité et ce sont, semble-t-il, les événements qui se chargent d'être cyniques pour lui; par exemple, ils s'en chargent bien, et Gosseline, le camarade précepteur, que vous vous êtes gardés d'oublier, est là pour les commenter.
Donc, Coutras dont nous avons connu la savou- reuse adolescence, et que nous avons vu ensuite sous