Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/256

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Que puisse-t-il avoir les fièvres pour compagnes ;
Puissent ses chiens crever enragés, les vautours
Déplumer ses faucons à travers les campagnes !

Et puisse, lui jouant quelqu’un de ses bons tours
Le diable le traîner par les deux pieds lui-même,
Sanglant, défiguré, sur le pavé des cours ! »

Pendant que le soudard répondait : « Je vous aime ! »
Le mari, de retour, mit terme à l’entretien.
La dame fit cacher son galant, pâle et blême.

« Que faisiez-vous, madame ? — Oh ! mon Dieu, seigneur, rien.
Je peignais mes cheveux, triste et bien désolée,
Car vous me laissez seule, hélas ! et sans soutien

— Cette parole-là semble s’être exhalée
De votre bouche avec un air de trahison !
À qui donc ce cheval qui hennit dans l’allée ?

— Mon seigneur, n’allez pas concevoir de soupçon.
Ce cheval, ah ! la chose est bien simple ! mon frère
L’envoya ce matin pour vous à la maison.

— Je le croirai jusqu’à la preuve du contraire ;
Mais ces armes qui sont là, dans le corridor…
Quel mensonge allez-vous de votre gorge extraire ?