Aller au contenu

Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/259

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le chevalier est parti maintenant ;
La jeune fille est seule dans le chêne
Jusqu’au retour de l’aurore prochaine,
Pleine d’ennui, colère et frissonnant.

Le chevalier conta son aventure
En diligence à sa mère. « Oh ! courez,
Épousez-la, car jamais vous n’aurez
Pu désirer une telle future ! »

Sa mire ayant ainsi dit, il revint
En toute hâte au chêne ; mais l’Infante
Fuyait déjà, joyeuse et triomphante :
Lis étaient bien près d’elle quinze ou vingt.

On ne vit plus que le bout de sa jupe
Flotter au coin d’un vert sentier tournant,
Puis disparaître au loin. — Et maintenant,
Qui fut surpris, bonnes gens, qui fut dupe ?
 
Le chevalier, lorsque l’arbre moqueur
Lui découvrit son Infante échappée.
Pour en finir, il tira son épée
Et la plongea tout entière en son cœur.