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Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/268

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Prologue
D’une Comédie bouffonne.


À Constant Coquelin.


Pendant que loin de nous l’ange Mélancolie
Rêve en interrogeant l’azur des cieux profonds,
Nous avons essayé de prendre à l’Italie
Ses types ingénus sous leurs masques bouffons.

Ils viennent. Aimez-les. C’est Colombine, l’âme
De la farce classique, aux regards éclatants,
Qui mêle à ses cheveux d’or céleste et de flamme
Les plumes de l’oiseau d’amour, couleur de temps !

Arlequin, le héros fantasque de Bergame,
Qui passe et disparaît comme un vivant éclair,
Et fait, sur son habit, chanter toute une gamme
De paillettes d’acier qui frissonnent dans l’air.

C’est le Docteur, bourré de sentences latines,
Le Pédant, que Molière a réclamé pour sien,
Et qui mêle sa basse aux notes argentines
Des jeunes amoureux sous le soleil ancien ;