Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/350

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Le Melon de Gill. 291 Ah ! certes, je savais la femme ingrate et fausse, Pour en avoir souvent souffert ; Je savais que son cœur est une immense fosse, Un chemin toujours entr’ouvert ; Je savais qu’on ne doit pas compter sur ï aurore, Qu’il faut douter quand nous parlons De courage et oV espoir, mais je croyais encore A l’innocence des melons. Oui, le Mal aujourd’hui, gigantesque Clodoche, Saute sur le monde effrayé, Puisque les melons même, endormis sous leur cloche, Avec Dumolard ont frayé ; Et puisque Gill, l’honneur du temps, la gloire pure Que l’Europe nous jalousait, Et dont nous admirions la svelte découpure Au bois où la fraise poussait, Gill, marqué maintenant du sceau fatal, — immonde ! Crie au ciel : « Tu me le pair as ! » Et, sinistre, hagard, court a travers le monde, Avec un melon sous le bras ! Eaux- Bonnes, 1868.