Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/391

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332 Gilles et Pasquins. Mais c’était curieux. On les eût dit fondus L’un dans l’autre. C‘était bien deux individus, Mais n’en formant qu’un par miracle / Ces nouveaux Siamois différaient cependant De visage : bouclé, moustachu, l’œil ardent, Wolff avait l’air d’un matamore ; Un lorgnon insolent le faisait grimacer ; Il avait l’air dun brave en train de tout casser ; Sa voix était pleine et sonore. Scholl, plus mélancolique, avait le front penché, Et certe / aucun rasoir ne s’était ébréché Sur les roses de sa figure ; Sa voix d’enfant de chœur étonnait, et Flaubert Avait dû copier sur cet ami d’Albert, Schahabarim, son vieil augure. Mais si leurs traits n’avaient aucun rapport entre eux, Si ieurs voix produisaient un effet désastreux Pour nos lamentables oreilles, Leurs proses, qu’on montrait en dépit des chaleurs Dans un vase arrondi peint de folles couleurs > Leurs deux proses étaient pareilles. « Prenez garde ! criait Villemessant. Ces deux Jumeaux sont tris-méchants. Je n’ose approcher d’eux, Même s’ils ont pris leur pâture.