Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/403

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344 Gilles et Pasquins. XLI A Alexandre de Bernay. Mon vieux compatriote, on f oublie. On déterre Chaque jour, dans le fond de quelque monastère, Un rimeur enfoui sous l’herbe et les plâtras ; On ressoude ses vers mutiles par les rats, On leur remet des pieds ; on les commente ; on glose ; Un savant les encadre au milieu de sa prose ; Puis, un matin, Jean Tournebrousche renaît ! On en parle, on le cite, et son moindre sonnet S’enfonce comme un coin dans toutes les mémoires. Et toi, mon Alexandre, hélas 7 quelles armoires Dérobent tes chefi-dœuvre à l’admiration jyAsselineau chagrin t sombre question f Tous les morts oubliés s’en viennent à la file Réclamer leur soleil chez le bibliophile. Et toi, brave homme, toi, couché tranquillement Sous le gazon épais du bon pays normand, Tu laisses en avril croître la violette Et les frais liserons auprès de ton squelette, Sans jamais demander si monsieur Taschereau Prit soin de te coller au dos un numéro ! C’est trop de modestie, et je veux, Alexandre, Moi qui suis ton pays, glorifier ta cendre