Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/41

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mêler les deux ménages. C’est notre rêve. Répondez-moi vite, mon cher frère. Dites-moi que cela ne vous fera pas de peine, et que vous croyez que je rendrai Emma heureuse comme elle doit l’être. Je ne suis plus seul. Et je me voyais déjà vieux garçon, inutile. Trouver une femme bonne et douce. Écrivez-moi vite. Je ne sais pas ce qui se passe ici. Je n’ai qu’Emma dans le cœur et la tête, tant que vous ne m’aurez pas répondu…

« Albert Glatigny. »



« Beaumesnil, 19 décembre 1870.

« Avez-vous reçu nos lettres ? se sont-elles égarées dans le tohu-bohu d’il y a huit jours. Les nouvelles se font rassurantes de notre côté. Les voitures vont jusqu’à Saint-Germain, mais il ne s’agit pas de cela. Avez-vous reçu la lettre que je vous ai envoyée à Lisieux et où je vous dis que nous nous aimons, Emma et moi, et que nous attendons votre retour pour nous marier ? C’est en parlant de vous, cher frère, que nous nous le sommes dit. Elle pleurait en se voyant éloignée de vous. C’est à ce moment, que je me suis aperçu de la profondeur de mon amour pour elle. Sans ces désastres, je ne me serais rien avoué à moi-même. Je puis vous dire sûrement que je la ren-