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rare chez les femmes. Le dévouement les tente.

La lettre qui suit est datée de Trouville, le 20 février 1871. Glatigny y parle gaiement de ses douleurs de reins qui n’ont pas cédé :

« …Je jouis d’une chose qu’on appelle un zona. Ce n’est pas gaï. Je ne sais rien d’atroce comme cette douleur qui a le privilège de vous rompre les reins. Ça n’attaque en rien les organes, c’est purement extérieur, mais extérieur à la façon d’une forte dégelée de coups de bâton. Enfin ça va passer. Dussiez-vous en être indigné, je vous avouerai que plus, je vais, plus je me sens amoureux d’Emma, et ça prend la tournure de con inuer toujours comme ça. Quel trésor ! Je suis obligé de me pincer pour me persuader que je ne dors pas quand je me dis que c’est ma femme. Cosette devient d’une exigence incroyable, par exemple ! C’est la personne la plus importante du ménage. On ne peut rien faire sans sa permission…

« Nous vous embrassons bien fort,

« Albert Glatigny. »



Glatigny écrivait constamment pendant sa maladie. Outre les odes et les drames qui lui tenaient en tête, il fit pour le Rappel des satires