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Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/68

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Ô choses de mon cœur ! ô rires et sanglots !
Où vous entraîneront tes brises incertaines ?
Vers quelles oasis ou sur quels noirs îlots ?

Les voilà, les voilà qui partent par centaines,
Protége-les, Printemps, dieu des bois reverdis,
Qui te plais aux chansons sonores des fontaines !

Les voilà qui s’en vont, aventuriers hardis.
Hélas ! combien d’entre eux sont voués à l’orage l
Combien s’arrêteront au seuil du Paradis !

Pourtant rien ne saura vaincre leur fier courage,
Car toujours devant eux, toujours défileront
Les merveilles sans fin d’un lumineux mirage.

Mais, puisqu’ils sont déjà bien loin, Muse au beau front,
Impassible figure aux ondoyantes lignes,
Déesse devant qui mes genoux fléchiront,

Rentrons sous notre toit couvert de filles vignes !