Page:Glatigny - Joyeusetés galantes et autres, 1884.djvu/115

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« Lamartine m’embête à l’égal de Ponsard !
Il m’assomme, et je veux encourir le hasard
D’un amour plus vulgaire et plus drôle », fait-elle.
Alors, vers la chambre où Pothey, doux et rêveur,
Burine, elle descend, et dit : « Simple graveur,
Veux-tu baiser une immortelle ? »

« Moi, je veux bien, répond avec simplicité
Le mortel chevelu chez Dinochau cité,
Retrousse-toi, ma vieille, et les jeunes minettes
Chères aux clitoris parisiens, naîtront…
Mais avant de poser tes baisers sur mon front,
Permets que j’ôte mes lunettes. »

Pothey n’est pas joli, mais il est si cochon !
Il dit avec tant d’âme et de cœur : « Mon bichon ! »
Aux drôlesses qu’on voit rôder aux brasseries ;
Mais ses discours, toujours composés avec soin.
Éclipsent si bien ceux que lâche Glais-Bizoin,
Sous l’éclat de leurs broderies ;

Mais ses cheveux crépus, tellement insensés
Que sur un cul de brune on les croirait poussés,
Le dérobent si bien sous leur noire broussaille,