Page:Glatigny - Joyeusetés galantes et autres, 1884.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qui volent, plus légers et doux qu’une caresse
De la brise, aux beaux jours du printemps, fais-les-moi !
Car je dois être et suis ton unique maîtresse.
Arrière cette fille ! et chasse loin de toi
Le dernier souvenir qui te peut rester d’elle.
Qu’elle s’appelle Agathe, Arsène ou bien Adèle,
Puisqu’elle est à présent disparue à jamais,
Il faut ne plus savoir comment tu la nommais !

LE POÈTE

Son nom, je m’en fous ! Ce que je regrette,
C’est les coups tirés avec elle, c’est
Ma pine dressée ainsi qu’une aigrette,
Lorsque devant moi, blanche, elle passait ;

Ce sont les baisers bandants de sa bouche,
Sa langue furtive et prompte, accrochant
La mienne au passage, et, d’un bond farouche,
Érectant mon cœur qu’elle allait cherchant ;

Ce sont ses grands yeux noyés, fous d’ivresse,
Si noirs sous les cils, et dont le regard,
Parcourant mon corps comme une caresse,
Faisait délirer mon chibre hagard !