Page:Glatigny - Joyeusetés galantes et autres, 1884.djvu/97

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Et leur fichu, savamment ordonné,
Recouvre un sein de forme définie,
Par qui tout cœur est émerillonné :
Amis, je dois adorer Sidonie !

Quel cœur pourrait ne se pas émouvoir
Quand Sidonie auprès de nous soulève
Les cils frangés de son œil, clair miroir,
Et que sa voix, vibrante et pure, achève
Le chant d’amour commencé dans un rêve ?
Mon cher désir, près d’elle acoquiné,
À tous les vents dans un vol effréné,
Court raconter la superbe harmonie
De son corps fier par les roses orné.
Amis, je dois adorer Sidonie !

Que son beau sein me soit un reposoir,
J’y veux dormir dans un sommeil sans trêve,
Que le matin conduira jusqu’au soir.
L’enfant Éros qui m’a pris pour élève
Me dit : « Jouis, ami ! la vie est brève ! »
Oh ! quel plaisir, encor non soupçonné
De voir son bras au mien abandonné,
Quand vient la nuit et sa paix infinie…