Page:Glatigny - Le Fer rouge, 1870.djvu/78

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Chantant la liberté, régénérait le monde.
Mêlant un nouveau crime à leurs crimes anciens,
Les corses ont livré la France aux prussiens ;
La lutte est douloureuse, et l’ogre en son repaire
Rit de joie, en voyant que plus d’un désespère.
À notre aide, ô héros ! à notre aide ! Viens-t-en
Parmi nous, et surgis, victorieux Titan,
Dressant ton front superbe au milieu de l’orage.
Toi seul ! Cela suffit pour rendre le courage
À qui pouvait douter, et raffermir encor
Les vaillants dont l’audace est la cuirasse d’or.
« Ce qui reste de moi, disais-tu, je le donne. »
Merci, nous acceptons cette splendide aumône.
Ce qui reste de toi, preux sauveur ! C’est l’amour,
C’est l’abnégation, c’est la foi sans retour
Dans la liberté sainte et l’auguste justice.
Tu fais évanouir toute gloire factice,
Ton nom veut dire exemple et veut dire devoir.
Nos soldats de vingt ans, guerrier, n’ont qu’à te voir
Pour monter au niveau de leurs aînés stoïques ;
Bénis leurs jeunes fronts de tes mains héroïques,
Et Marceau sortira de leurs rangs. Ton nom seul
Faisait battre nos cœurs déjà sous le linceul
Dont Bonaparte avait couvert notre patrie,
Et nous le répétions avec idolâtrie,
Sans prévoir que ce nom libérateur serait
Le cri de rallîment qui nous délivrerait.
Garibaldi ! Ce poids jeté dans la balance
Où de l’autre côté pèse la violence,