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Premier Péché

S’emparant de la main de la religieuse, elle y colle sa joue, pour y laisser couler son dernier pleur… et doucement s’endort ainsi, avec l’infinie douceur d’une mère retrouvée !

***

Et lorsque dans le grand parloir, la petite orpheline voit les mamans caresser leurs enfants, elle sourit à son père et tout bas à l’oreille : « Papa, sœur Louise m’a embrassée, mais il ne faut pas le dire, à cause de la règle ! » Le pauvre homme, tout heureux du bonheur qui fait briller les yeux de sa chérie, adresse dans l’intime de son cœur, un merci ému à la créature si bonne qui aime son enfant.

Pauvre petite sœur Louise, Dieu a dû sourire de là-haut à cette affreuse faute contre la discipline ; et maintenant qu’elle est au Ciel, ce sublime baiser doit briller d’un éclat incomparable ; perle très pure trouvée au plus profond d’un cœur généreux et aimant, du cœur de sœur Louise !