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Page:Gley - Langue et littérature des anciens Francs, 1814.djvu/48

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DE LA LANGUE DES FRANCS.

Français seuls, lui sont restés étrangers : la langue de nos pères est entièrement oubliée parmi nous, et dans nos institutions littéraires, on ne voit absolument rien qui tende à ramener l’attention de la jeunesse vers une langue, dont la connaissance est liée si étroitement avec la science de nos monuments nationaux et avec l’histoire de notre monarchie. Ce faible essai, que je ne publie qu’en tremblant, aura-t-il le bonheur de produire quelques changements parmi nous ? Je n’ose presque m’en flatter.

Dans la Grammaire qui fait le sujet du second chapitre, j’ai suivi Hickės pour les formes carlovingiennes de la langue francique, en y ajoutant celles qu’elle avait sous les rois de la première dynastie : les exemples que j’ajoute à chaque règle sont placés dans l’ordre chronologique, afin qu’ils fassent d’autant mieux remarquer le mouvement que cette langue a suivi depuis le sixième jusqu’au douzième siècle.

La version littérale que l’on trouve à côté du texte présente des formes bien éloignées de celles que suit aujourd’hui la langue française ; elle accoutumera les commençants aux inversions de la langue francique, qui, dans sa marche, a beaucoup d’analogie avec le grec et le latin, et presque aucune avec la langue française.