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Page:Gobineau - Mademoiselle Irnois - 1920.djvu/100

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lant, qui me fit l’effet d’un véritable héros de guinguette.”

— “Oh ! Mon pauvre Cabarot ! s’écria le baron en éclatant de rire, est-ce que ?…”

— “Ce fut précisément l’idée qui me vint, reprit le comte. Je me dis comme vous : est-ce que ?… Et je fis causer l’ouvrier ; il me rassura quant au passé, et ne me laissa pas sans inquiétude sur les dispositions de ma future. Quand je dis sans inquiétude, c’est une façon de parler, car je vous assure, et vous me croirez, que l’amour fidèle de Mme la comtesse Cabarot serait pour moi un bien grandement inutile.

“Mais il paraît que la petite personne a les passions vives, et que j’aurai ainsi mille raisons pour la tenir en chartre privée, ou pour la mettre à l’écart, comme il me conviendra mieux.

“Vous voyez donc que je n’ai pas tort de faire l’empressé, puisque je dois à cette façon d’agir de précieuses notions sur le caractère de ma prétendue.”

On rit beaucoup de l’avenir conjugal qui paraissait réservé à Cabarot ; le pauvre Cabarot ! On fit succéder aux observations particulières sur le cas présent des observations générales sur les femmes qui, dirent ces messieurs, avaient toutes, spirituelles ou sottes, malades ou valides, un fond natif de perversité contre lequel l’éducation luttait en vain. Les habitants de ce salon avaient peu d’estime pour la belle moitié du genre humain.

L’époque du mariage avançait rapidement. Emmelina ne s’en occupait point. Elle avait même pris un certain