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Page:Gobineau - Nouvelles asiatiques 1876.djvu/294

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accompagner ; il les avait accusés aussi d’avoir vendu les vivres, la poudre, les armes et les vêtements qui leur étaient destinés, et, enfin, il avait déclaré sa ferme résolution de faire couper le cou à tous les coupables.

Il aurait peut-être bien agi en exécutant cette menace. Mais, après tout, à quoi bon ? Après ces généraux-là, il y en aurait eu de tout pareils ; c’est le train du monde. Rien n’est à y changer. De sorte que Sa Majesté se conduisit beaucoup plus sagement, en calmant sa colère. Il arriva seulement que les Ministres et les Colonnes de l’Empire reçurent force cadeaux de la part des accusés ; on révoqua un ou deux de ceux-ci pour quelques mois ; le Roi eut des présents magnifiques, et il fut résolu que les chefs rachèteraient tous les soldats captifs chez les Turkomans, et les rachèteraient à leurs frais, puisqu’ils étaient cause du malheur arrivé à ces pauvres diables.

La question étant ainsi réglée, les généraux avaient naturellement pris à partie les colonels et les majors, qui avaient fait absolument comme eux. Il les menacèrent de les mettre sous le bâton, de les destituer et même de leur couper la tête, et firent si bien qu’à la fin on s’entendit encore de ce côté-là. Les colonels et les majors donnèrent des cadeaux à leurs supérieurs ; et ceux-ci rentrèrent un peu dans les dépenses, que le soin de leur sûreté venait de leur faire faire à Téhéran.

Cependant ils avaient envoyé des émissaires parmi