Page:Gobineau - Nouvelles asiatiques 1876.djvu/309

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dix-huit. Nous connaissons aussi de braves guerriers qui ne savent pas comment on charge un fusil ; moi, j’ai cinquante ans sonnés et je mourrai dans la misère, et sous le poids d’une suspicion incurable, parce que je sais comment on mène des troupes et ce qu’il faudrait faire pour venir à bout en trois mois des Turkomans de la frontière. Maudits soient ces scélérats d’Européens qui sont cause de mes malheurs ! Passe-moi le raky !

Cette nuit-là, nous bûmes si bien, que ce fut seulement le soir du lendemain que je pus me lever du tapis sur lequel j’étais tombé, et j’y laissai mon camarade.

Grâce à la protection d’Abdoullah, je crois bien que je passerai major cette année, à moins qu’on ne me fasse colonel. Inshallah ! Inshallah !