magnifique, le médecin en chef du prince de Kandahar, personnage considérable par la faveur dont il jouissait auprès du maître. Ce n’était pas un Afghan de race ; mais, seulement, ce qu’on appelle un Kizzilbash, descendu de colons persans, quelque chose d’analogue à un bourgeois. On n’estime pas la naissance de ces gens-là, mais on fait cas de leurs richesses et, à l’occasion, de leurs talents. Celui-ci s’appelait Goulâm-Aly et fut reçu avec la distinction que son poste à la Cour lui méritait. C’était, d’ailleurs, un ami d’Abdoullah-Khan.
— Eh bien ! lui dit celui-ci, après que les exigences de l’étiquette eurent reçu satisfaction et qu’on fut sorti des compliments, si j’en crois le Moulla, vous venez ici pour me donner vos conseils ?
— Dieu m’en préserve ! s’écria le médecin. Comment une telle impertinence serait-elle possible vis-à-vis de plus sage que moi ? Est-il vrai que vous ayez recueilli chez vous un certain malfaiteur appelé Mohsèn ?
— Mohsèn-Beg, Ahmedzyy, est dans ma maison. Est-ce de lui que Votre Excellence veut parler ?
— Précisément. Vous savez que Son Altesse le Prince (Dieu puisse éterniser ses jours !) est un miroir de justice ?
— De justice et de générosité ! qui en doute ?
— Personne. Mais le Prince a juré tout-à-l’heure que celui qui empêcherait Osman-Beg de punir sa