sa cousine ou, du moins il le croit. Mais, quant à devenir sa fiancée et tout ce qui s’ensuit, dont vous ne me parlez pas, nous n’y sommes pas encore, et je vous engage à changer de visées.
— Pourquoi ? monsieur.
— Mademoiselle, vous perdriez Assanoff et sans profit pour vous.
Omm-Djéhâne prit un air agressif.
— Qui dit que je cherche un profit ? Assanoff vous a-t-il chargé de me parler comme vous le faites ?
Moreno sentit qu’il ne devait pas se laisser emporter par son zèle ; il rompit, comme disent les maîtres d’armes, et engagea le fer autrement.
— Voyons, mademoiselle, vous n’êtes pas une personne ordinaire, et il ne faut pas vous avoir regardée longtemps pour lire votre âme dans vos traits. Aimez-vous Assanoff ?
— Pas du tout !
Elle avait du mépris plein les yeux.
— Que voulez-vous donc faire de lui ?
— Un homme. C’est une femme, c’est un lâche, c’est un ivrogne. Il croit tout ce qu’on lui dit, et je le fais tourner comme je veux. Pourquoi pensez-vous que je puisse l’aimer ? Mais il est le fils de mon oncle, l’unique parent qui me reste ; je n’entends pas qu’il se déshonore plus longtemps ; il me prendra chez lui, je suis sa femme, qui voulez-vous que j’épouse, sinon lui ? Je le détacherai de ses habitudes honteuses, je le