Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/131

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parenthèse, s’il n’est pas commode de descendre, l’opération retournée est encore plus laborieuse. Heureusement, les accidents se bornèrent à quelques chutes sans gravité et à des pantalons compromis. Norton avait cru devoir sacrifier quelques instants, qu’il aurait pu passer assis à l’entrée de la caverne auprès d’Akrivie, à la convenance de ne pas abandonner son monde. Il en fut quelque peu récompensé par l’effet terrible que les récits de l’énorme difficulté de l’entreprise, offerts par le comte Mella à l’imagination de la belle Naxiote, réussirent à produire. Le gentilhomme corfiote en dit tant, qu’au moment où il achevait la peinture de l’écrasement complet de vingt-deux personnes, dont un pacha turc, par les roches détachées de la voûte, Norton, reparaissant avec son monde, apparut comme un héros et fut reçu avec d’autant plus d’enthousiasme qu’Akrivie, tenant la perte de l’état-major, commandant en tête, pour un fait consommé, se demandait déjà comment elle pourrait retourner jamais à Naxos. Elle fut si expansive dans sa joie, que Norton, qui n’en soupçonnait pas la cause véritable, sentit naître en lui une