Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/142

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cour commune. On fut reçu avec l’hospitalité aimable et affectueuse ordinaire partout dans les îles grecques. Il fallut goûter et admirer le vin, richesse du pays ; entendre les lamentations sur le sort que les exhalaisons du volcan causent aux vignes, et les dangers dont il menace la santé des habitants, car il a développé beaucoup de maladies d’yeux en remplissant l’air d’une poussière impalpable, mélange de pierre ponce et de soufre. Il fallut aussi gémir sur l’ennui des coups de vents, maîtres turbulents de cette hauteur abandonnée à toute leur furie, et quand on eut rempli ces différents devoirs et embrassé les parents, arrière-parents et amis qui se présentèrent, on se hâta de redescendre, pour aller, dans les embarcations, aborder à l’autre côté de la rade, le point principal de la visite et celui qui promettait le plus d’amusement.

Tout se montra bientôt nouveau, singulier, attrayant, dans cette expédition. La mer, absolument jaune et d’un jaune d’or, charriait des masses de pierres ponces ; dans les premiers temps de l’éruption, on y avait vu flotter des amas de poissons morts ; les restes de petites