Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/16

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Rien, sinon que toutes les belles choses, tombées dans le silence, ne sont pas mortes et qu’elles dorment ; que tous les âges ont vu des périodes de transition, époques où la souffrance lutte avec la vie et d’où celle-ci se détache, à la fin, victorieuse et resplendissante, et que, puisque la Chaldée trop vieillie fut remplacée jadis par la Perse jeune et vigoureuse, la Grèce décrépite par Rome virile et la domination abâtardie d’Augustule par les royaumes des nobles princes teutoniques, de même les races modernes obtiendront leur rajeunissement.

C’est là ce que j’ai moi-même espéré un instant, un bien court instant, et j’aurais voulu répondre immédiatement à l’Histoire pour confondre ses accusations et ses sombres pronostics, si je n’avais été frappé de cette considération accablante, que je me hâtais trop d’avancer une proposition dénuée de preuves. Je voulus en chercher, et ainsi j’étais ramené sans cesse, par ma sympathie pour les manifestations de l’humanité vivante, à approfondir davantage les secrets de l’humanité morte.

C’est alors que, d’inductions en inductions, j’ai dû me pénétrer de cette évidence, que la question ethnique domine tous les autres problèmes de l’histoire, en tient la clef, et que l’inégalité des races dont le concours forme une nation, suffit à expliquer tout l’enchaînement des destinées des peuples. Il n’est personne, d’ailleurs, qui n’ait été frappé de quelque pressentiment d’une vérité si écla-