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ses formes, ses traits, sa couleur d’une manière permanente, elles auraient brisé décidément l’unité primitive, demeurée à l’état de fait stérile quant à son influence sur le développement ethnique. La permanence rigoureuse, indélébile des traits et des formes, cette permanence que les plus lointains documents historiques affirment et garantissent, serait le cachet, la confirmation de cette éternelle séparation des races.


CHAPITRE XII.

Comment les races se sont séparées physiologiquement, et quelles variétés elles ont ensuite formées par leurs mélanges. Elles sont inégales en force et en beauté.

Il est bon d’éclairer complètement la question des influences cosmogoniques, puisque les arguments qui en sortent sont ceux dont je me contente ici. Le premier doute à écarter est le suivant : Comment les hommes, réunis sur un seul point par suite d’une origine commune, ont-ils pu être exposés à des actions physiques totalement diverses ? Et si leurs groupes, quand les différences de races ont commencé, étaient déjà assez nombreux pour se répandre dans des climats distincts, comment se fait-il qu’ayant à lutter contre des difficultés immenses, telles que traversées de forêts profondes et de contrées marécageuses, de déserts de sable ou de neige, passages de fleuves, rencontres de lacs et d’océans, ils soient parvenus à réaliser des voyages que l’homme civilisé, avec toute sa puissance, n’accomplit encore qu’avec grand-peine ? Pour répondre à ces objections, il faut examiner quelle a pu être la première station de l’espèce.

C’est une notion fort ancienne, et adoptée par de grands esprits des temps modernes, tels que Georges Cuvier, que les différents systèmes de montagnes ont dû servir de points de départ à certaines catégories de races. Ainsi les blancs, et