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Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/306

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Monjous. Enfin, les Gallas parlent tous des dialectes qui se rapprochent du cafre (1)[1].

Ces observations ne s’arrêtent pas là. On est en droit d’y ajouter ce dernier mot, de la plus haute importance : tout le continent d’Afrique, du sud au nord et de l’est à l’ouest, ne connaît qu’une seule langue, ne parle que des dialectes d’une même origine. Dans le Congo comme dans la Cafrerie et l’Angola, sur tout le pourtour des côtes, on retrouve les mêmes formes et les mêmes racines (2)[2]. La Nigritie, qui n’a pas encore été étudiée, et le patois des Hottentots, restent, provisoirement, en dehors de cette affirmation, mais ne la réfutent pas.

Maintenant, récapitulons. 1° Tout ce qu’on connaît des langues de l’Afrique, tant de celles qui appartiennent aux nations noires que de celles qui sont parlées par les tribus nègres, se rapporte à un même système ; 2° ce système présente les caractères principaux du groupe sémitique dans un plus grand état de perfection que dans ce groupe même ; 3° plusieurs des langues qui en ressortent sont classées hardiment, par ceux qui les étudient, dans le groupe sémitique.

En faut-il davantage pour reconnaître que ce groupe, tant dans ses formes que dans ses lacunes, puise ses raisons d’exister au fond des éléments ethniques qui le composent, c’est-à-dire dans les effets d’une origine blanche absorbée au sein d’une proportion infiniment forte d’éléments mélaniens ?

Il n’est pas nécessaire, pour comprendre ainsi la genèse des langues de l’Asie antérieure, de supposer que les populations sémitiques se soient préalablement noyées dans le sang des



(1) Pott, ouvr. cité, loc. cit.

(2) Cette opinion, basée sur les travaux des missionnaires et des voyageurs, et en particulier ceux de d’Abbadie et de Krapf, trouve de vigoureux propagateurs dans M. de la Gabelentz, Zeitschrift d. m. Gesellsch., t. I, p. 238 ; M. Ewald, dans son beau mémoire sur la langue saho ; M. Krapf, directement, dans un essai intitulé  : Von der afrikanischen Ostküste (même recueil, t. III, p. 311), et M. Pott, dont l’autorité est si grande en un pareil sujet. Ritter et Carus partagent le même avis (Erdkunde ; Ueber ungleiche Befæhigung der Menschbeitsstæmme, p. 34.)

  1. (1) Pott, ouvr. cité, loc. cit.
  2. (2) Cette opinion, basée sur les travaux des missionnaires et des voyageurs, et en particulier ceux de d’Abbadie et de Krapf, trouve de vigoureux propagateurs dans M. de la Gabelentz, Zeitschrift d. m. Gesellsch., t. I, p. 238 ; M. Ewald, dans son beau mémoire sur la langue saho ; M. Krapf, directement, dans un essai intitulé  : Von der afrikanischen Ostküste (même recueil, t. III, p. 311), et M. Pott, dont l’autorité est si grande en un pareil sujet. Ritter et Carus partagent le même avis (Erdkunde ; Ueber ungleiche Befæhigung der Menschheitsstæmme, p. 34.)