Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/346

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Toutefois, à l’idée de la suprématie de domination, il serait inexact de joindre celle d’antériorité d’existence. Les plaines de l’Asie inférieure n’ont pas vu fleurir des États réguliers avant tout autre pays de la terre. Il sera question plus tard de l’antiquité extrême des établissements hindous ; pour le moment, je vais parler des gouvernements égyptiens, dont la fondation est probablement à peu près synchronique à celle des pays ninivites. La première question à débattre, c’est l’origine de la partie civilisatrice de la nation habitant la vallée du Nil.

La physiologie interrogée répond avec une précision très satisfaisante les statues et les peintures les plus anciennes accusent d’une manière irréfragable la présence du type blanc (1)[1]. On a souvent cité avec raison, pour la beauté et la noblesse des traits, la tête de la statue connue au Musée britannique sous le nom de Jeune Memnon (2)[2]. De même, dans d’autres monuments figurés, dont la fondation remonte précisément aux époques les plus lointaines, les prêtres, les rois, les chefs militaires appartiennent, sinon à la race blanche parfaitement pure, du moins à une variété qui ne s’en est pas encore écartée beaucoup (3)[3]. Cependant, l’élargissement de la face, la grandeur des oreilles, le relief des pommettes, l’épaisseur des lèvres sont autant de caractères fréquents dans les représentations des hypogées et des temples, et qui, variés à l’extrême et gradués de cent manières, ne permettent pas de révoquer en doute l’infusion assez forte du sang des noirs des



(1) Wilkinson, Customs and manners of the ancient Egyptians, t. I, p. 3. — Cet auteur croit les Égyptiens d’origine asiatique. Il cite le passage de Pline (VI, 34) qui, d’après Juba, remarque que les riverains du Nil, de Syène à Méroé, étaient Arabes. Lepsius (Briefe aus Ægypten, Æthyopien, etc.; Berlin, 1852) affirme le même fait pour toute la vallée du Nil jusqu’à Khartoum, peut-être même pour les populations plus méridionales encore, le long du Nil Bleu, p. 220.

(2) A. W. v. Schlegel, Vorrede zur Darstellung der Ægyptischen Mythologie, von Prichard, übers. von Z. Haymann (Bonn, 1837), p. XIII.

(3) Lepsius (ouvrage cité, p. 220) dit que les peintures exécutées dans les hypogées de l’ancien empire représentent les Égyptiennes avec la couleur jaune. Sous la XVIIIe dynastie, elles sont rougeâtres.

  1. (1) Wilkinson, Customs and manners of the ancient Egyptians, t. I, p. 3. — Cet auteur croit les Égyptiens d’origine asiatique. Il cite le passage de Pline (VI, 34) qui, d’après Juba, remarque que les riverains du Nil, de Syène à Méroé, étaient Arabes. Lepsius (Briefe aus Ægypten, Æthyopien, etc.; Berlin, 1852) affirme le même fait pour toute la vallée du Nil jusqu’à Khartoum, peut-être même pour les populations plus méridionales encore, le long du Nil Bleu, p. 220.
  2. (2) A. W. v. Schlegel, Vorrede zur Darstellung der Ægyptischen Mythologie, von Prichard, übers. von Z. Haymann (Bonn, 1837), p. XIII.
  3. (3) Lepsius (ouvrage cité, p. 220) dit que les peintures exécutées dans les hypogées de l’ancien empire représentent les Égyptiennes avec la couleur jaune. Sous la XVIIIe dynastie, elles sont rougeâtres.