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Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/358

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dans l’Inde, on voit les hommes des temples réglementer tout, jusqu’au choix des aliments, et établir, à ce sujet, une discipline à peu près pareille. Bref, et bien que le nombre des castes ne corresponde pas, la hiérarchie en est assez semblable sur les deux territoires (1)[1]. C’est là tout ce qu’il peut être utile de remarquer sur des faits, en apparence secondaires, mais qui ont cet avantage de se laisser très bien rapprocher, fragments séparés d’une primitive unité sinon d’institutions, du moins d’instincts, en même temps que de sang.

Les plus anciens monuments de la civilisation égyptienne se trouvent dans les parties haute et moyenne du pays (2)[2]. Négligeant le nord et le nord-est, les premières dynasties ont laissé des traces d’une prédilection évidente pour la direction contraire, et leurs communications avec l’Inde ont dû nécessairement multiplier leurs rapports avec les contrées situées sur cette route, telles que la région des Arabes Kuschites, la côte orientale de l’Afrique et, peut-être, quelques-unes des grandes îles de l’Océan (3)[3].

Cependant rien n’indique sur tous ces points, excepté la presqu’île du Sinaï, une action régulièrement dominatrice, et il n’en est pas de même si l’on se tourne vers le sud et vers l’ouest africain (4)[4]. Là, les Égyptiens apparaissent comme des maîtres. Aussi le théâtre principal de l’ancienne civilisation égyptienne laisse-t-il le Nil descendre jusqu’à la mer sans



(1) Wilkinson, t. I, p. 237 et pass. Il n’y avait, en Égypte, de caste réellement impure que la subdivision des porchers. Suivant Hérodote, on comptait sept classes ; suivant Diodore, trois ou cinq. Strabon en nomme trois ; Platon, dans le Timée, six, avec des subdivisions de métiers, d’arts, etc.

(2) Une des capitales de l’ancien empire, c’est Thèbes, Tapou. Elle fut fondée par Sesortesen 1er, premier roi de la dynastie thébaine, la 12e de Manéthon, 2,300 ans av. J.-C. (Lepsius, Briefe aus Ægypten, p. 272.)

(3) Rosellini a trouvé le nom de Sesortesen (M. de Bunsen, Orsitasen 1er de Wilkinson), sur une stèle en Nubie, près de Wadi-Halfa. Ce même prince avait également envahi la presqu’île du Sinaï. (Bunsen, t. II, p. 307. Voir aussi Lepsius, Briefe aus Ægypten, etc., p. 336 et pass.) — L’exploitation des mines de cuivre du Sinaï a commencé sous l’ancien empire. C’est alors qu’elle eut le plus d’importance.

(4) Movers, t. II, 1re partie, p. 301.

  1. (1) Wilkinson, t. I, p. 237 et pass. Il n’y avait, en Égypte, de caste réellement impure que la subdivision des porchers. Suivant Hérodote, on comptait sept classes ; suivant Diodore, trois ou cinq. Strabon en nomme trois ; Platon, dans le Timée, six, avec des subdivisions de métiers, d’arts, etc.
  2. (2) Une des capitales de l’ancien empire, c’est Thèbes, Tapou. Elle fut fondée par Sesortesen 1er, premier roi de la dynastie thébaine, la 12e de Manéthon, 2,300 ans av. J.-C. (Lepsius, Briefe aus Ægypten, p. 272.)
  3. (3) Rosellini a trouvé le nom de Sesortesen (M. de Bunsen, Orsitasen 1er de Wilkinson), sur une stèle en Nubie, près de Wadi-Halfa. Ce même prince avait également envahi la presqu’île du Sinaï. (Bunsen, t. II, p. 307. Voir aussi Lepsius, Briefe aus Ægypten, etc., p. 336 et pass.) — L’exploitation des mines de cuivre du Sinaï a commencé sous l’ancien empire. C’est alors qu’elle eut le plus d’importance.
  4. (4) Movers, t. II, 1re partie, p. 301.