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mystérieuse peuplade homonyme reléguée dans le Caucase, et ajoute une apparence de plus à l’hypothèse que M. W. de Humboldt ne repoussait pas (1)[1].

Les Ibères étaient donc des Slaves. J’en répète ici les raisons : peuple mélancolique, vêtu de sombre, peu belliqueux (2)[2], travailleur aux mines, utilitaire. Il n’est pas un de ces traits qui ne se laisse apercevoir aujourd’hui dans les masses du nord-est de l’Europe (3)[3].

Viennent maintenant les Rasènes (4)[4] ou, autrement dit, les Étrusques de première formation. Par suite d’invasions pélasgiques, ce peuple extrêmement digne d’intérêt s’est trouvé, à une époque antérieure au Xe siècle avant notre ère, composé de deux éléments principaux, dont l’un, dernier venu, imprima à l’ensemble un élan civilisateur qui a produit des résultats importants. Je ne parle pas, en ce moment, de cette seconde période. Je m’attache uniquement à la plus grossière partie du sang, qui est en même temps la plus ancienne, et qui seule, à ce titre, doit figurer près des populations primordiales, thraces, illyriennes, ibères.



(1) Le rapprochement entre srb et ibr n’est pas plus laborieux que celui établi par Schaffarik entre Σπόροι et srb. Quant à la signification du mot, je la trouverais volontiers dans obr, géant, et par dérivation, un homme fort et redoutable. Il est admissible que les émigrants blancs aient pris et conservé ce nom comme faisant contraste avec la faiblesse relative des indigènes finnois, et on verra plus tard que les épopées scandinaves et germaniques attribuaient aux héros wendes la même exagération de taille avec le talent de forger des armes magiques.

(2) Schaffarik insiste à plusieurs reprises sur l’esprit profondément pacifique et peu guerrier des nations slaves. Il les loue de se montrer, dès la plus haute antiquité, paisibles et très laborieuses. — Schaffarik, t. I, p. 167.

(3) Rask ne voit dans les Ibères que des Finnois, et il prétend fonder sa démonstration sur la linguistique. (Ursprung der altnordischen Sprachen, p. 112-146.)

(4) C’est le nom que ce groupe se donnait à lui-même, suivant O. Muller, die Etrusker, p. 68. Mais Dennis, au contraire, prétend que cette dénomination appartient aux conquérants tyrrhéniens. (Die Stædte und Begræbnisse Etruriens, t. I, p. IX.) Je le crois mal fondé dans cette opinion.

  1. (1) Le rapprochement entre srb et ibr n’est pas plus laborieux que celui établi par Schaffarik entre Σπόροι et srb. Quant à la signification du mot, je la trouverais volontiers dans obr, géant, et par dérivation, un homme fort et redoutable. Il est admissible que les émigrants blancs aient pris et conservé ce nom comme faisant contraste avec la faiblesse relative des indigènes finnois, et on verra plus tard que les épopées scandinaves et germaniques attribuaient aux héros wendes la même exagération de taille avec le talent de forger des armes magiques.
  2. (2) Schaffarik insiste à plusieurs reprises sur l’esprit profondément pacifique et peu guerrier des nations slaves. Il les loue de se montrer, dès la plus haute antiquité, paisibles et très laborieuses. — Schaffarik, t. I, p. 167.
  3. (3) Rask ne voit dans les Ibères que des Finnois, et il prétend fonder sa démonstration sur la linguistique. (Ursprung der altnordischen Sprachen, p. 112-146.)
  4. (4) C’est le nom que ce groupe se donnait à lui-même, suivant O. Muller, die Etrusker, p. 68. Mais Dennis, au contraire, prétend que cette dénomination appartient aux conquérants tyrrhéniens. (Die Stædte und Begræbnisse Etruriens, t. I, p. IX.) Je le crois mal fondé dans cette opinion.