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partialité de la partie la plus noble du sang. Existant surtout pour le plus grand nombre, c’est au plus grand nombre qu’elles doivent parler et plaire. S’il est abâtardi, la religion se conforme à la décomposition générale, et bientôt se fait fort d’en sanctifier toutes les erreurs, d’en refléter tous les crimes (1)[1]. Les sacrifices humains, tels qu’ils furent consentis par les druides, donnent une nouvelle démonstration de cette vérité.

Parmi les nations galliques du continent, les plus attachées à ce rite épouvantable étaient celles de l’Armorique. C’est, en même temps, une des contrées qui possèdent le plus de monuments finnois. Les landes de ce territoire, le bord de ses rivières, ses nombreux marécages, virent se conserver longtemps l’indépendance des indigènes de race jaune. Cependant les îles normandes, la Grande-Bretagne, l’Irlande et les archipels qui l’entourent, furent encore plus favorisés à cet égard (2)[2].

Dans ses provinces intérieures, l’Angleterre possédait des populations celtiques inférieures de tout point à celles de la Gaule (3)[3], et qui, plus tard, ayant renvoyé à l’Armorique des habitants pour repeupler ses campagnes désertes, lui donnèrent cette colonie singulière qui, au milieu du monde moderne, a conservé l’idiome des Kymris. Certains Bas-Bretons, avec leur taille courte et ramassée, leur tête grosse, leur face carrée et sérieuse, généralement triste, leurs yeux souvent



(1) Voir tome Ier.

(2) Il ne serait pas impossible qu’au temps de César, les îles situées à l’embouchure du Rhin aient été encore occupées par des tribus purement finnoises. Le dictateur raconte que les hommes qui les habitaient étaient extrêmement barbares et féroces, et vivaient uniquement de poissons et d’œufs d’oiseaux. Il les distingue complètement des Belges. (De Bello Gall., IV, 10.) Quant à la situation ethnique des Celtes des îles de l’ouest, on peut juger combien elle était dégradée, par ce fait que certaines tribus avaient adopté le nom même des jaunes et s’appelaient les Féniens. On trouve également l’indication d’un mélange avoué dans le nom caractéristique de Fin-gal.

(3) Strabon (IV, chap. v, 2) raconte que plusieurs peuplades de la Grande-Bretagne étaient tellement grossières qu’ayant beaucoup de lait, elles ne savaient pas même en confectionner du fromage. Ce détail emprunte de l’intérêt à la même incapacité signalée chez plusieurs peuples jaunes. — Voir plus loin.

  1. (1) Voir tome Ier.
  2. (2) Il ne serait pas impossible qu’au temps de César, les îles situées à l’embouchure du Rhin aient été encore occupées par des tribus purement finnoises. Le dictateur raconte que les hommes qui les habitaient étaient extrêmement barbares et féroces, et vivaient uniquement de poissons et d’œufs d’oiseaux. Il les distingue complètement des Belges. (De Bello Gall., IV, 10.) Quant à la situation ethnique des Celtes des îles de l’ouest, on peut juger combien elle était dégradée, par ce fait que certaines tribus avaient adopté le nom même des jaunes et s’appelaient les Féniens. On trouve également l’indication d’un mélange avoué dans le nom caractéristique de Fin-gal.
  3. (3) Strabon (IV, chap. v, 2) raconte que plusieurs peuplades de la Grande-Bretagne étaient tellement grossières qu’ayant beaucoup de lait, elles ne savaient pas même en confectionner du fromage. Ce détail emprunte de l’intérêt à la même incapacité signalée chez plusieurs peuples jaunes. — Voir plus loin.