Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/202

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qui lui était attribuée, il tenait de près aux idées les plus intimes de ces trois groupes.

Le mot breton est cheingen, qui, au moyen de la permutation locale de l’ n en r, devient chergen, d’où il y a peu de chemin jusqu’au latin quercus.

Le mot guerre fournit un rapport non moins frappant. La forme française reproduit presque pur le celtique, queir. Le sabin queir le garde tout entier. Mais, outre que ce mot, en celtique, a le sens que je viens d’indiquer, il a aussi celui de lance. En sabin, il en est encore de même, et de là le nom et l’image du dieu héroïque Quirinus, adoré sous l’aspect d’une lance chez les premiers Romains, vénéré encore chez les Falisques, qui avaient leur Pater curis, et divinisé à Tibur, où la Junon Pronuba portait l’épithète de Curitis ou Quiritis (1)[1].

Arm en breton, airm en gaëlique, équivaut à l’arma latin.

Le gallois pill est le latin pilum, le trait (2)[2].

Le bouclier, scutum, apparaît dans le sgiath gaëlique ;  gladius, le glaive, dans le cleddyf gallois et le cledd gaëlique ; l’arc, arcus, dans l’archelte breton ; la flèche, sagitta, dans le saeth gallois, le saighead gaëlique ; le char, currus, dans le car gaëlique et le carr breton et gallois.

Si je passe aux termes d’agriculture et de vie domestique, je trouve la maison, casa, et l’erse cas ; ædes et le gaëlique aite ; cella et le gallois cell ; sedes et le sedd du même dialecte.



(1) Bœttiger, Ideen zur Kunst-Mythologie, t. I, p. 20 ; t. II, p. 227 et pass.

(2) Et le sanscrit pilu. — A. V. Schlegel, Indische Bibliothek, t. I, p. 209.) — D’ailleurs, MM. Aufrecht et Kirchhof, Die umbrischen Sprachdenkmæler, établissent très bien le rapport de l’umbrique avec le sanscrit et les langues de la race blanche. Voir, Lautlehre, p. 15 et pass. — Abeken exprime la même opinion : « Quant à la langue (umbrique), dit-il, elle est aussi incompréhensible aujourd’hui que l’étrusque ; bien qu’en somme on y démêle beaucoup mieux une souche grecque primitive (on n’oublie pas que pour Abeken ce mot composé est synonyme de pélasgique). L’umbrique semble être une langue sœur de l’osque et du latin. » (Ouvr. cité, p. 28.)

  1. (1) Bœttiger, Ideen zur Kunst-Mythologie, t. I, p. 20 ; t. II, p. 227 et pass.
  2. (2) Et le sanscrit pilu. — A. V. Schlegel, Indische Bibliothek, t. I, p. 209.) — D’ailleurs, MM. Aufrecht et Kirchhof, Die umbrischen Sprachdenkmæler, établissent très bien le rapport de l’umbrique avec le sanscrit et les langues de la race blanche. Voir, Lautlehre, p. 15 et pass. — Abeken exprime la même opinion : « Quant à la langue (umbrique), dit-il, elle est aussi incompréhensible aujourd’hui que l’étrusque ; bien qu’en somme on y démêle beaucoup mieux une souche grecque primitive (on n’oublie pas que pour Abeken ce mot composé est synonyme de pélasgique). L’umbrique semble être une langue sœur de l’osque et du latin. » (Ouvr. cité, p. 28.)