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centrale, vers le VIIe ou VIIIe siècle avant l’ère chrétienne[1]. Cette époque, marquée par de grands changements dans la situation ethnique et topographique d’un grand nombre de nations asiatiques et européennes, constitue également pour les Arians du nord un nouveau point de départ, et par conséquent une date importante dans l’histoire de leurs migrations.

Il n’y avait guère que deux à trois cents ans qu’ils étaient arrivés en Europe, et cette période avait été remplie tout entière par les conséquences violentes de l’antagonisme qui les opposait aux nations limitrophes. Livrés sans réserve à leurs haines nationales, absorbés par les soins uniques de l’attaque et de la défense, ils n’avaient pas eu le temps sans doute de perfectionner leur état social ; mais cet inconvénient avait été largement compensé, au point de vue de l’avenir, par l’isolement ethnique, gage assuré de pureté, qui en avait été la conséquence. Maintenant ils se voyaient contraints de se transporter dans une nouvelle station. Cette station leur était assignée, exclusivement à toute autre, par des nécessités impérieuses.

La propulsion qui les jetait en avant venait du sud-est. Elle était donnée par des congénères, évidemment irrésistibles, puisqu’on ne leur résistait pas. Il n’y avait donc pas moyen que les Arians-Sarmates-Roxolans prissent leur marche contre cette direction. Ils ne pouvaient davantage s’avancer indéfiniment vers l’ouest, parce que les Sakas, les Gètes, les Thraces, les Kymris, y étaient demeurés par trop forts, et surtout par trop nombreux. C’eût été affronter une série de difficultés et d’embarras inextricables. Incliner vers le nord-est était non moins difficile. Outre les amoncellements finnois qui opéraient sur ce point, des nations arianes encore considérables, des métis arians jaunes qui augmentaient chaque jour d’importance, devaient très légitimement faire repousser l’idée d’une marche rétrograde vers les anciens gîtes de la famille blanche. Restait l’accès du nord-ouest. De ce côté, les barrières, les empêchements étaient sérieux encore, mais pas insurmontables. Peu d’Arians, beaucoup de Slaves, des Finnois, en quantité moin-

  1. Munch, p. 14, 52-53.