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jaunes, à tel point que les observateurs les plus compétents n’ont pas hésité à les comparer aux peuples de la côte orientale d’Asie. C’est l’avis de Martins, de d’Orhigny, de Prescott. Plus variés peut-être dans leur conformation physique que les autres groupes américains, ils ont en commun « la couleur jaune, mélangée d’un peu de rouge très pâle, gage, soit dit en passant, de leur migration du nord-est et de leur parenté avec les Indiens chasseurs des États-Unis ; des formes très massives ; un front non fuyant ; face pleine, circulaire, nez court, étroit (généralement très épais), des yeux souvent obliques, toujours relevés à l’angle extérieur, des traits efféminés (1)[1]. »

J’ajouterai à cette citation que plus on s’avance vers l’est, plus la carnation des Guaranis devient foncée et s’éloigne du jaune rougeàtre.

La physiologie nous affirme donc que les peuples de l’Amérique ont, sous toutes les latitudes, un fond commun nettement mongol. La linguistique et la physiologie confirment de leur mieux cette donnée. Voyons la première.

Les langues américaines, dont j’ai remarqué tout à l’heure les dissemblances lexicologiques et les similitudes grammaticales, diffèrent profondément des idiomes de l’Asie orientale, rien n’est plus vrai ; mais Prescott ajoute, avec sa finesse et sa sagacité ordinaires, qu’elles ne se distinguent pas moins entre elles, et que, si cette raison suffisait pour faire rejeter toute parenté des indigènes du nouveau continent avec les Mongols, il faudrait aussi l’admettre pour isoler ces nations les unes des autres, système impossible. Puis, l’othonis enlève au fait sa portée absolue. Le rapport de cette langue avec les langues monosyllabiques de l’Asie orientale est évident ; la


(1) D’Orbigny, ouvr. cité, t. II, p. 347. D’après ce savant, les Botocudos ressemblent beaucoup au Mongol de Cuvier . « Nez court, bouche grande, barbe nulle, yeux relevés à l’angle externe. On peut, dit-il, les considérer comme le type de la race guarani. » — Martins u. Spix, ouvr. cité, t. II, p. 819 : « Les Macams-Crans et les Aponeghi-Crans de la province de Mavanhâo, les plus beaux des indigènes du Brésil, rentrent absolument dans la même classe. »


  1. (1) D’Orbigny, ouvr. cité, t. II, p. 347. D’après ce savant, les Botocudos ressemblent beaucoup au Mongol de Cuvier . « Nez court, bouche grande, barbe nulle, yeux relevés à l’angle externe. On peut, dit-il, les considérer comme le type de la race guarani. » — Martins u. Spix, ouvr. cité, t. II, p. 819 : « Les Macams-Crans et les Aponeghi-Crans de la province de Mavanhâo, les plus beaux des indigènes du Brésil, rentrent absolument dans la même classe. »