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des tribus fit des emprunts aux civilisations qui les environnaient.

Les Macédoniens furent moins favorisés. Ils ne touchaient aux peuples raffinés que par leur frontière du sud. Partout ailleurs ils ne s’alliaient qu’à la barbarie. Ils n’avaient donc pas le frottement de la civilisation à un aussi grand degré que les Iraniens, qui, la recevant par un double hymen, lui donnaient une forme originale due à cette combinaison même.

En outre, l’Asie étant le pays vers lequel convergeaient les trésors de l’univers, la Macédoine demeurait en dehors des routes commerciales, et les Iraniens s’enrichissaient tandis que leurs remplaçants futurs restaient pauvres.

Eh bien, malgré tant d’avantages assurés jadis aux Mèdes de Phraortes, la lutte ne devait pas être douteuse entre leurs descendants, sujets de Darius, et les soldats d’Alexandre. La victoire appartenait de droit à ces derniers, car lorsque le démêlé commença, il n’y avait plus de comparaison possible entre la pureté ariane des deux races. Les Iraniens, qui déjà au temps de la prise de Babylone par Cyaxares étaient moins blancs que les Macédoniens, se trouvèrent bien plus sémitisés encore lorsque, 269 ans après, le fils de Philippe passa en Asie. Sans l’intervention du génie d’Alexandre, qui précipita la solution, le succès aurait hésité un instant, vu la grande différence numérique des deux peuples rivaux ; mais l’issue définitive ne pouvait en aucun cas être douteuse. Le sang asiatique attaqué était condamné d’avance à succomber devant le nouveau groupe arian, comme jadis il avait passé sous le joug des Iraniens eux-mêmes, désormais assimilés aux races dégénérées du pays, qui, elles également, avaient eu leurs jours de triomphe, dont la durée s’était mesurée à la conservation de leurs éléments blancs.

Ici se présente une application rigoureuse du principe de l’inégalité des races. À chaque nouvelle émission du sang des blancs en Asie, la proportion a été moins forte. La race sémitique, dans ses nombreuses couches successives, avait plus fécondé les populations chamites que ne le put l’invasion iranienne, exécutée par des masses beaucoup moindres. Quand