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ignorants ou maladroits, ne les ont pas assez ménagés en pénétrant dans leurs asiles. Bref, jusqu’à ce jour, la physiologie n’a rien ajouté de bien concluant aux preuves offertes par d’autres ordres de connaissances touchant le séjour primordial des Finnois sur toute la surface du continent d’Europe. Comme cette science n’est pas non plus parvenue à démontrer l’identité typique des squelettes trouvés en différents lieux, elle ne peut servir même à reconnaître si l’ancienne population a été ou non bien nombreuse. Pour se former une opinion à cet égard, il faut revenir aux témoignages fournis par les monuments que d’ailleurs on trouve en si étonnante abondance.

Déjà l’ubiquité du dolmen tendait à établir que les envahisseurs avaient pénétré jusque dans le centre, jusque dans les régions montagneuses de notre partie du monde. Mal pourvus des moyens matériels de rendre ces invasions faciles, ils n’ont dû y être déterminés que par une surabondance de nombre qui leur a rendu impossible de continuer à vivre tous agglomérés sur les premiers points de débarquement.

Cette induction puissante est renforcée encore par un argument direct, argument matériel qui saisit la conviction de la manière la plus forte, en augmentant la liste des monuments finniques de la description du plus vaste, du plus étonnant dont on ait encore eu connaissance (1)[1].

La vallée de la Seille, en Lorraine, occupée aujourd’hui par les villes de Dieuze, de Marsal, de Moyenvic et de Vic, ne formait, avant que l’homme y eût mis les pieds, qu’un immense marécage boueux et sans fond, créé et entretenu par une multitude de sources salines, qui, perçant de toutes parts sous la fange, ne laissaient pas un endroit stable et solide. Entouré de hauteurs, ce coin de pays était, en outre, aussi peu accessible qu’habitable. Une horde finnoise jugea qu’il lui serait possible de s’y faire une retraite à l’abri de toutes les agressions, si elle réussissait à y créer un terrain capable de la porter.



(1) F. de Saulcy, Notice sur une Inscription découverte à Marsal, Paris, in-8o, 1846. Se trouve aussi dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions. — Ce travail n’est pas un des moins ingénieux ni des moins sagaces du savant académicien.

  1. (1) F. de Saulcy, Notice sur une Inscription découverte à Marsal, Paris, in-8o, 1846. Se trouve aussi dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions. — Ce travail n’est pas un des moins ingénieux ni des moins sagaces du savant académicien.