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Page:Godard d’Aucour - Thémidore, 1908.djvu/52

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Nous arrivâmes à la porte de nos demoiselles, après avoir attendu assez longtemps ; Laverdure descendit avec elles.

Pensez-vous comme moi, marquis ? Je n’aime pas qu’un domestique soit si fort dans la confidence de mes secrets ou de mes plaisirs. En gardant un bijou, on le regarde, en le regardant de trop près on-en est tenté, et quelquefois le gardien devient larron : d’ailleurs une fille qui se vend à vous par intérêt, peut se donner par gout à votre confident.

Laurette et Argentine montèrent avec nous ; les stores tirés, nous partons. Le président de prendre les mains à nos compagnes ; elles de lui recommander d’être sage ; lui de les embrasser, elles de se défendre ou d’en faire la cérémonie. Bientôt j’eus fait connaissance à l’exemple de mon ami : nous badinons, le temps s’écoule, nous nous trouvâmes à la Glacière.

Le diner était préparé. Donnez vos ordres à un domestique entendu, qu’il soit le maitre de votre bourse, il en fera les honneurs par delà vos vœux ; plus vous serez content, plus il y aura trouvé son avantage. Qui est-ce qui n’est pas industrieux sur le plaisir, lorsque les frais en sont faits par un autre ?

La maison où nous étions est louée par le président ; on y trouve toutes les commodités désirables. L’extérieur n’en est pas brillant, mais l’intérieur vous en dédommage. C’est au dehors la forge de Vulcain, mais le dedans est le palais de Vénus.

Ces petites maisons-là sont d’une idée charmante, le mystère en est l’inventeur, le gout les construit, la commodité les dispose, et l’élégance en meuble les cabinets. On ne rencontre là que le simple nécessaire, mais c’est ce