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COR COR COR

— Loc, enlrcf en la corgic, entrer dans les idées de quelqu’un : Geste chîevre que ci veez Pour combieu vous la me peindrez ? Li maistres entre en la corgie Bien entent don fol la sotie. (Trubert, 9", ap. Méon, Nom’. Uec, I, 193.) Dans les départements de l’Est, et spé- cialement dans les campagnes du Messin, dans le Jura, dans les Ardennes, courgie> qui se prononce généralement cougie, est encore fort usité. Fr.-Comté, corgie, courgie, etc. Wall., corihe. coRGiEE, voir Corgie. coRGiER, corgoier, v. a., battre, frapper de coups de lanière : Et quant il Vont assez gabé El debatn et débouté. Et de lor paumes panmoié, Et d’escorgies corgoié. (La Pass. du roi Jhesu, Ars. o"20I, p. 123".) C’on le corgioil de corgies. (Vie des Per. herm., Richel. 422, f° 122M coRGiEnE, s. f , courroie : Unes corgieres sanslantes. (R. de Borr., Queste du S. Graal, Richel. 12o82, f 10 i".) Venus... avoit une diverse et variable corgiere ou courroye. (Ores.me, Eth., Ri- che!. 204, V 497.) CORGNIERE, Voir Cornière. CORGNIEULE, S. f., sorte de pierre pré- cieuse : Corgnieule est une pierre rousse et obs- cure qui est prouffitable et précieuse, car quant on la porte pendue a son col ou en son doy elle apaise et adoulcist les ires et les couroux, et e -tanche le sang de quelque membre. (Corbichon, Propriet. des choses, Richel. 22533, t" 246».) CORGOIER, voir CORGIER. CORGOIR, voir CORDOIR. CORIER, voir CUERIER. CORIEUMENT, VOir COR.^LiMENT. CORIIER, voir COROIER. . coRiN, adj., cordial : Qui de tonte cnnor est doctrine VA de cortaisie coriite. il. Lemarcham. Mir., ms. Chartres, f" 15"^.) . coRiN, s. m., colère : Tant fist Hanris a son frère Bazin Par le conseil Hœdon le palazin Que Bazîns prist Hermensent de corin, La pire dame qui ainz beust de vin. {.luberi, UicUel. 860, f 13t".) Cf. CORINE. coRiNE, -inné, chorine, corrine, courine, quorinne, cuerine, cicrine, querine, s. f., ce qui tient au cœur, les entrailles : Ke li trenchat le piz, le feie e la curine. (Horn. 1668, Michel.) — Fig., colère, dépit, mauvaise humeur, querelle, haine : Encor ne cesse sa corine. (Brut, ms. .Munich, 3881, Vollm.) Qar conoistre le vuel Sébile la roiue, Qi li a pardoné maulelant et corine. (J. BoD., Sa.r., Lxix, Michel.) Biai nies, dist Vampereres, as tu fait aatineî Q’as fait de ton escu, de ta bante frasnine? — Sire, dist Baudoins. ne m’an portez corine, Qar apeler me fist Sébile la roine. (lu., ib., Lxxiv.’) Sire, dist Banduins, ne m’en portez euerine. (lo., ib., Ars. 3U2, f» 239=.) Dame, dist il, je vous aim sans quorinne. Uuberi, Richel. 24368, f al’.') De lui dampner prent aatine Qui ne mostre as pckies cuerine. (Vers de le mort, Richel. 375, {" 339S.) Bien sai, fait il, la grant haine, La grant iror et la querine Que TOUS aves et tout lanai. Ulhis, Hichel. 373, f UT’.) Et pour qnoi en si grant haine Le qaeiUites n’en teu cuerine .- (Rom. du S. Graal, 1823,’.Michel.) Herchoneal qui ot querine Envers li saint et antre asses. (JHi’r. de S. Eloi, p. 97, Peigné.) Je vons aim sans traison, A tort m’en portes qerine. (Adass li BO(.:us, Chans., Vat. Chr. 1490, f SOv».) Se pecbierre ai an cuer corine Qui trais home a mortel haine. (Paraphr. du Ps. Eructavit. Brit. Mus. add. 15606, f» 22».) Mais ce me samble k’il me het, Et s’a vers moi gierre et corine Et maie amour et grant haine. (MousK., Citron., 9377, ReiU.) Asseures fu de la lierre K’il n’i ot corine ne gierre. (lD.,Ub., 12479.) Que si mauvais gré en savoit Celui qui chasliié l’avoit Qu’il l’en porijit querine et ire. (Alart, Dis des Sag., Ars. 3142, f° 141.) De lai moult volentiers parloient, Li roys l’amoit et la royne, La fille n’i a pas querinne, Ains l’amoit plus que tout ne font. (Sones de ISansag, ms. Turin, f 34.) Et en nom de pais, il nous a en couvent, pour luy et pour ses hoirs, et promis a nous, ke pour contens, descors, corinnes u fourfais de tans passei, mal u vileuie a nous u a aucun de nous il ne fera ne pour- cachera, ains le nous pardonne boinne- mcut et nous en quitte. (1296, Cart. de ifam.. Traité de pai.x et de réconcilialiou.) Estoieut en grief courine l’un vers l’autre. (JoiNV., S. Louis, xxxiil, Wailly.) En celé oroisou la ou nos disons : Sire, pardone nos noz meffaiz ausi com nos par- donons a çaus qui nos meffont, et que par ce se puist délivrer de curine. (Riule S. Be- neit, Richel. 24960, f» 19 v°.) Ce fu la première semence de la haine et de la chorine des Grigois a ceaus de la terre de Troies. (Estories Rogier, Richel. 20123, f 123’--.) El les nobles lions qui sur eut ont cuerine. (Geste des ducs de Bourg., 26. Chron. belg.) — Sentiment dans lequel on s’obstine : Mes de vostre corine ne vus puet nuls geler. (Gar.., Vie de s. Thom., Richel. 13313, f 88 v°.) — Maladie d’entrailles : Faulx vilain, la maie corrine Te pnist tenir, et le lampas ! (Vis iions. S. Fiacre, Jub., Mt/st., 1, 334.) coRiNEii, queriner, verbe. — Act., détester, haïr : ... Cil doit pins estre querines De moi par qui je pert joie a avoir. (Clians., Vat. Chr. 14’J0, f 150 r».) Qui raout le saint confes haoit Et querinoit. (Mir. de S. Eloi, p. 93, Peigné.) — Neutr., être affligé, s’irriter : Voit les li rois, de grand doel en corine. (.inseis, Richel. 793, F 22».) CORINTRE, S. m., tuyau d’orgue : .VIII. corintres pour le grand custode des orgues. (Compte de 1438, Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) CORION, corrion, courion, s. m., cuir : Li corrions blanc. ( Tarif du grand Ton- neu de Metz, Hist. de .Metz, 111, 173.) Le? garnies, qui font gan de cerCTz et de courion. (Partie du Tonneu cédé d l’Hôp. S. Nie , ib., III, 176.) Une ^ pel de rouge coiirrion, deux ata- minnes doubles. (1431, (6., V, 242.) — Attache de cuir, courroie : En ses .n. pies uns espérons A or, et i ot uns carions D’un dur tissu de noire soie. (Ckec. as .11. esp., 2683, Foersler.) Renart tourse avoec le hairon, Fort le loia d’un corion Qu’a poi par mi ne le rompi. (Ben. le Nouvel, 3311, Méon.) Se vous voyes ung homme porter Ung cuir de cerf grant et large. Achetez le, je vous l’eocbarge. Voire, quoy qn’il doie couster ; Et puis si ferez découper Ung corion a celle pièce. (Melusine, 733, Michel.) coRioNER, V. a., exprime l’idée de harceler ; Mes l’aposloiles tant l’em proie (de partir). Tant l’en tient cort, tant l’en asproie. Et par reson tant le corione Que malgré sien congié li done. (G. BE Coi.vci, de iEmper.,Kidai. 23111, f° 277’^.)

CORLAiN, S. m., courrier :

Meismes li corlain a pié Et li garçon li plus prisié Qui vonl mangant par le chemin. (Tristan, I, 3601, Michel.)

Cf. CORLIEU.

CORLAGE, S. ni., droit que paie un courrier qui traverse un pays :

Et sont mes hommes d’iceluifieu... frans par toute Normendie en foires, marchies et tous autres lieux d’acquis, de fouages, passages, pontages, barrages, corlages, wide places et tous autres acquis et exaccions. (139.3, Dénombr. du baitl. de Caux, Arch. P 303, f" 20 v».)

CORLIEU, courlieu. corliu, courleu, curlieu, curliu, curleu, colleu, corli, s. m., courrier, messager ;

Doue envoia en pluisors lius Ses espies et ses corlius. (Wace, Rou, Richel. 375, f 220’.)

Ses espies e ses curlieus. (Id., ib., 3° p., 926, Andresen.) Var., colkus.

Par toutes ses contrées envoie ses corlis. (Roum. d’Alix., f 41’. var., Michelant.)