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Et s’eslongierent li uns de l’sutre, et si s’entrekuisent as fiers des glaves et si s’entreferirent de si grant air k’il s’entreporterent a tiere, lor chevaus sour lor cors. (Li Conles don roi Flore et de la bielle Jehane, Nouv. fr. du xill° s., p. 134.)

ENTRER, antrer, intrer, verbe. — Réfl., s’introduire, entrer : Ed nne sale riche e grant S’en entrerent. (Ben., D. de Norm., II, 10514, Michel.) En ses chambres s’en veit entrer. (Floire el Blanceflor, 2’ vers , 1310, du Méril.)

Pandaro arriva, a qui l’uys jamais ne se trouva fermé, et s’en entra en la chambre la ou elle faisoit ses piteux plains. (Troilus, Nouv. fr. du xiv« s., p. 223.)

Tantoust la norrisse les laissa et s’en intrat en ung aultre retrait. (Pierre de Provence, Ars. 3354, f" 73 r».)

Si s’en entrerent dans la ville et vindrent devers le palays du roy. (Rom. de Jeh. de Paris, p. 69, Bibl. elz.)

— Neutr., entrer en vin, commencer à boire :

Si n’en avez oui parler, de luy vous veulx présentement une histoire narrer, pour entrer en vin (beuvez doucques) et propos (escoutez doncques). (Rab., 1. III, Prol.) — Inf. pris subst., entrée : .III. jornals de vigne a l’antrer de la riiele de Perte. (1241, Ban de tréfond, Bibl. Metz.)

ENTRERAISNIER, - resnier, - renier, antr., . réfl., s’entre-parler : Si apela l’un l’autre et s’antrerenierent sanz veoir. (S. Graal, ms. Tours 91b,f" 75"^.)

ENTRERAMPROSNER (S’), V. réfl.j SB faire mutuellement des reproches : Tant .• :e sont enlreramprosnees Que andeas se fuissent mellees. {Blancand., 66", Michelant. ;

ENTRERECHIGNIER (S’), V. réfl., SO montrer les dents, et par extension, se faire mauvais visage : Nous sommes comme chien et lou Qui s’enlrererhigiient es bois. (Jeh. Le Feïke, ilalheoliis, 1. I,v. 723, Tricotel.) Le frère du chevalier le dist et en parla tant que son seigneur le sceut et en eut si grant dueil que il l’en mescrut toute sa vie, ne depuis n’en eut vers elle si grant amour ne si grant plaisance, comme il souloit ; car il en fut fol et elle folle, et s’entrerechignerent. {Liv. du chev. de La Tour, c. XXV, Bibl. elz.) ENTREREQUERiR, verbe. — Réfl., se chercher mutuellement : Hardiement s’entreretptierent. (Reii. te tlouvel, 5991, Méon.) — Act., demander : Ils ont entrerequis tout d’ung accord a mon signeur que... {Trahis, de France, p. 47, Chrou. belg.) ENTRERESSEMBLER, - ressanller, (s’), y. réfl., se ressembler : Et tout soit ce que toutes ces mesures dessus dites ne s’entreressanllent pas, ne porquant qui meffet en aucune de ces mesures il est aussi pusnis. (Beauman., Coul. du Beauv., xxvi, 16, Beugnot.) ENTREREVENIR (s’), V. réfl., revenir l’un contre lautre : Les escoz pris, lances bessiees, S’entrerevienent les mesniees. (Ben., Troie, 2643, Joly.) ENTRERiGOi-ER (s’), V. réfl., SB divertip ensemble : Quant ainsi ensemble parolent De leurs fais et s’entrerigolenl. (A. Chart., Liv. des quat. dames. OEnv., p. 663, éd. 1617.) ENTRERIRE (s’), v. réfl., rire l’un à l’autre ; A ce soi bien qn’amanz estoienl Qoi donceraent s’entrebesoient Et s’entrerioient toz jors. (Compl. d’amour, Uichel. 837, P 360.) Car j’ay bien ven qu’ils n’ont cessé De s entrerire par la rne, Des qu’ils vous ont perdu de vue. (J.-A. DE Baif, le Brave, V. 7.) Les estoiles s’entrerians par un certain rapport et concours de rayons. (La Bode-RiE, Harm. du monde, p. 769, éd. 1378.) ENTREROMPEEMENT , - ruTtipeement , adv., par intervalles, dans l’intervalle : Interpollatini, entreposeement ou entrerumpeement. (Gloss. de Salins.) ENTREROMPEMENT, - rumpemcnt, antre. , s. m., interruption : Nen est entrermnpemenz e nen est eissue, e nen est plainte en noz places. {Liv. des Ps., Cambridge, cxliii, 18, Michel.) Aucune orison ke la leiceon antrerumpet et ke tant ne li soit mie ai ancumbrier per sun antrerumpement. (Li Epistle saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72, f° 61 r».) Et murmuroient sanz entrerompement. {Cont. de G. de Tyr, ch. lvi, Hist. des crois.) ENTREROMPEUR, S. m., interrupteur : Interpellalor, destourbeur, entrerompeur de propos. (Calepini Dict., Bâle 1584.) ENTREROMPEURE, S. {., interruption : Le noble gouvernement ancien des sains et vaillans roys de France, aucunement par force de traveil, et aucunefois par indiscret conseil, a esté entrerompu et mains ferme que mestier ne fut a la nave françoise, pour laquelle enlrerompeure et négligence de ce qui estoit a faire,... tesdiz subgies murmuroient. (Maiz., Songe du viel pel-, III, 96, Ars. 2683.) ENTREROMPRE, - rumpi’e, v. a., séparer, fendre : Il enlrerumpiet la pierre el désert. {Lib. Psalm., Oxf., Lxxvii, 18, Michel.) Il enlrerumpiet la mer, e parmena icels. {Ib., LXXVII, 16.) — Interrompre : Il est drois que on reneut La corde quant elle est desroute ; Ausi quant aurai entreroute Ma maliTP. g’i repairrai. (Baud, de ( ;o^DE. Il l’ris. dam., 19(i, Scheler.) Nous defi’endons étroitement que nuls des maîtres du parlement, soient président ou autre, ne empeschent ne entrerompent les besoignes ordinaires du parlement pour leurs propres besoignes ou autres. (1344, Ord., il, 223.) — Entreropt, part, passé, interrompu : Que sa délectation soit entrerople. (Oresmb, Etft., f» 216^ éd. 1488.) Se tel repos n’est entreroupt et empesché par la cure d’aucune estude honneste. (ID., Trad. des Bem. de fort, de Petr., Ars. , f» 36 r».) ENTRERosER, - ouser, V. a., entrelacer, mêler de roses : Pource li chapeliers eslis Son chapel li entrerosa, Le lis mellé o la rose a. (Reclus de Mol., Miserere, Ars. 3142, P 211’.) Entrerousa. (ID., ib., Bichel. 23111, f 247’.) ENTREROTE, S. f., action de cheminer à travers : Parmi les rues en vienent si granz lorbes Ne reis ne cous n’i pot faire entrerote. Ne le saint cors ne povrent passer oltre. (Alexis, st. 103^ xi’ s., G. Paris.) ENTREROY, S. m., celuï qul lait les fonctions de roi pendant un interrègne : Créer ung entreroy. (Fossetier, Chron. Marg., ms. Brux. lOSll, VII, l, 12.) ENTRERijER (s’), V. réfl., se jeter réciproquement quelque chose : Des puins s’en vont entreferant Et des pieres entreruaut Dont il avoit el camp asses. (MocSK., Chron., 5870, Reitf.) ENTRERUMPEEMENT, VOir ENTRBROM-PEEMENT. ENTRERUMPRE, Vûir ENTREROMPRE. ENTRES, voir Entrues. ENTRES.CHER, - cier, v. a., tirer l’un à l’autre : Et îi’entresacent le sanc de lor cors as espees trencans, (Flore et la Bielle Jehane, Nouv. fr. du xiir s., p. 136.) ENTRESAGNE, VOir ENTRESEIGNE. ENTRESAiE, S. (., peut-être altération pour enlresaillie, nouvelle attaque : Par vus est desconfile la pute gens haie Que ne pooit sonfrir voslre cevalerîe, Quar eopres vostre cop ne doue entresaie. (Rnum. d’Alix., f 31*, Michelant.) ENTRESAIER, VOir ENTRESSAIER. ENTRESAIGNE, VOir ENTRESEIGKE. ENTRESAILLE, adv., fomiB d’entresoit pour la rime , dans cet intervalle de temps : Quer depuis le tems Eueas Qni aïint primes en Ytalle De roi n’ot onques enlresailte Qui fu si bons, ne ne sera. (Alhis, Ars, 3312, f» 36’.) Cf. Entresait. ENTRESAINE, VOir EMAESBlfiiNG.