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Ses eschirrr.i a deriseies Kt ses batailles orJcDeies. (li., fCSI.) De cela font la première esciere. Si ot deus mile clieraliers. (Ben . Troies, Richel. 375. r 8i^> Eslisies .XM. pers qui soient compapion. Qui menront vop esrcïes, totes par devison. (i^ncttm. à Alix:, t° G’ Michelanl.) Voit Saisnes desburbier de la rame foillie : .v*^. sont en esclnelr, Xoi li prez en ondie. (J. BoD., Sa.v., CL, Michel.) A tant ei Bandnin a bêle compaiinie. Et Berars l’Ardenois qi ses cschieïc$ guîe. (/}., CLXIS,) Karles nosire ampereres, li princes nalnrax. "Voit Tenir par cschicles et Tors et paiens fa-. (ib., cxcni.) .1. tnesage tramet a l’ost Et fait crier en .un. scoz Par les etchicln et par les rens. {Rom. de Tlielies, Richel. GO, C 133.) Li reis Asa vint encunlre lui e ordenad ses eschieles el va! de Saphata. (Tiots, liv. III, Maz. 70, f" 106.) Nous n’en vaiirens se miex non se nous soumez en une escliiele ensaaible.(S. Graal, Vat. Chr. 1687, f" 128.) Machabes ordena six mille que il avoit od sai, par cscheles. se s’en alla a Timothee por combatre. {Machab., liv. Il, Maz. 70, f» 191.) Il a sa mesnie ordence, Apparillie et devisee. .vu. eUicllez en fait sans plus. (Richars le liiel, ms. Tarin, f 133.) Quant Salehedin vit que sa première esciele se desconfissoil, si en fu uiûult courecies. {Qhroniq. de nains, c. iv, L. Paris.) Assembla trois eschiUes de Normans, et mist siège a la cité de Capne. (Aimé, Yst, de U Norm., m, 4, Charapollion.) Ce roi (Dagobert) adverti que les Vinides estoient entrez eu Turinge, parlant de Mets, mena tout au travers des Ardennes une grande armée jusques à Mayence, délibéré de passer le Rhin avec luie scare des plus vaiUans hommes d’Austrazie et Bourgonanc. (Faucuet, Antig. gaiil., v, 9, éd. 1611.) A ceste fin assemblez au chasteau de Saloce, c’est.... la ou Thierry se trouva avec une scare (c’est-à-dire compagnie) de dix mille hommes. L’on appelloit ainsi un nombre de gens de guerre, et s’abusent ceux qui pensent que scadron en vienne, car scadron est mot italien, qui signifie grand carré, nouvellement usurpé comme assez d’autres par nos guerriers. (Id., ib., y, 4.) Il fut conclud que les roys Louis et Carloman assembleroient une scare de gens de guerre au lieu d’Atiguy pour avec les gens de Louis de Germanie, conduicls par Henri et Adelart, courre sus a Hugues fils de Lothaire. (Id., ib., 2" vol., v, 14.) La plus ancienne ordonnance et ordre d’armée estuit divisée en plusieurs compagnies de gens de cheval, appellees scarres (scadron n’en vient pas, car je crois qu’il est italien, et signifie un grand carré) soubs lesdites première et seconde famille; mais sous la troisiesme l’on appelloit ces divisions eschetles. (Id., Orig. des cheval., arm., el her., 11, i, éd. 1611.)

2. ESCHiELE, eschelle, eschalle, escalle, esquele, s. f., escalade :

Le sire de Tallebot, Angloiz, print d’eschielle la ville de Laval." (J. Chartier, Chron. de Charl. VII, c. 40, Bibl. clz ) Le dict signeur de Pesmes avoit pris A’esclielle une des maisons dudict de Clhabannes, lavoit pillée... (Ol. de la Marche, Mém., 1, S, Michaud.)

— Escalier :

Lesquelx supplians arrivez au bout de Veschalte du dit hostel, par laquelle l’en monte en la salle d’icellui. (14ûè, Arch. JJ 160, pièce 303.) Le suppliant donna a icellui prestre d’un baston en descendant une escalle de pierre, estant au dit hostel. (1412, Arch. JJ 167, pièce 2.) Eschalle pour descendre en la cuisine des pauvres. (1463, Compt. de l’aiimosn. de S. Bcrthomé, f" 113 r'>, Bibl. la Rochelle.) Veschalle pour monter au dorteur des dames. (/&., V 113 v».) Fait une eschalle de pierre a huit degrez d’une pièce de quatre piez chascun degré de long pour descendre en la dicte douhe. {Ib., f'> 112 r)

— Pilori :

Qui porte fans tesmoins et en est atains, il doit estre tenus en longe prison et puis estre mis en ï’esquele devant le pille, et si est l’amende a le volente du segneur. (Beauma!’*., Cotit. du Beauv., xxx, 4S, Beugnot.) Cil qui jurent vilainement de Diu et de Nostre Dame doivent estre mis en l’esqtiele une bore du jour, en le présence du com- mun, porce qu’il ait honte. (lD.,i6., I, 39.) Pillory et csdiellù est signe de haut jus- ticier. (Coût. d’Auxerre, m, Nouv. Coût, gén., HI, 569.)

— Emploi particulier :

Lune, lumière replendissant de laquelle les raiz jusques a ceste heure me ont guidé comme je vouloye par l’amoureuse eschelle, or convient que voustre lumière double conduye mon engin. {Troilus, Nouv. fr. du XIV" s., p. 173.)

ESCHIELE, voir ESCHELE.

ESCHIELEMENT, VOif ESCHELEMENT. ESCIIIELGUAITE, VOir ESCHARGAITE. ESCHIELGUAITIER, VOif ESCHARGAITIER. ESCHIELETE, VOif ESCHELETE. ESCHIELLER, VOif ESCHELER. . EscHiER, echier (s’), v. réfl., semble signifier s’inquiéter, se tourmeater : Griemeot le point la jalousie; Teus est amors et leas sa teche. Coa dont sa crient tous jors s’en ecke. {Flaire et Blance/lor, 1" vers., 23S1, du Méril.)

1. ESCHIER, V. a., amorcer : Nous deffendons que l’en n’esche point au barbelet. (1317, Ord., Il, 12.) Nous deffendons que l’en escfte point les nasses esposses, ne les jonchées de tou- rere de Chenevis. {Ib.) Dorile aura en sa bannière torse Quatre hameçons esches de vive amorce. (Claude Biset, le Voyage du Printemps.) Se disait encore au xvii’= s. : Eclier, V. a., terme de pêcheur d’autour Pans. Il signifie mettre au bout d’une ligne quelque chose qui attire le poisson, afin de le prendre. — Eclier une ligne. (Richelet.)

2. ESCHIER, s. m., briquet ;

Lors m’apparcillay pour couchier Et mis encosle raoy Vrsrhier Pour lost alnmer ma chandelle, Sans moy boogier, dessus ma selle. (J. Broyant, Chem. dr forreté, à la suite du Mcnagier, t. 11, p. 42, Biblioph. fr.)

ESCHiERE, voir Eschiele.

ESCHIER, voir HOSCHIER.

ESCHIERDE, VOir ESCHARDE.

ESCHIEREMEXT, VOir ESCHARIEMENT. ESCHIERIR, voir ESCHERIR. ESCHIERVELER, VOir ESCERVELER. ESCHIERXIR, voir ESCHAR.XIR. ESCHIERPE, voir ESCHARPE. EscniEU, voir Eschif. ESCHIEUME.NT, VOir ESCHIVEMEXT. ESCHIEUTER, VOir ESSIEUTER. ESCHIEVEJIENT, VOlr ESCHIVEME.NT. . EsciiiEVER, V. a., exempter d’une redevance considérable, moyennant une moins forte, fl.Ker la redevance d’un» personne i telle somme : Sachent tuit que je ay de ma bonne vo- lente touz mes hommes et famés de la ville de Cheseaux presenz et futurs babi- tans en ladite ville eschieoes et aboonnez a perpétuité en la manière qui s’ensuit. C’est assavoir que chascun chief d’ostel paiera a moi devant dit Renart seigneur a présent de ladicte ville, ou a celui qui pour le temps en seroit sires, par chascun an, le jour de la feste S. Renii, deus peuaus de froment et deus d’avoine, etc.. (1321, Arch. JJ 60, f» 137 r».) Et mes diz hommes et femmes de Serrices, avec toute leur postérité, eschieve et debonne perpetuelment, aux débites et redevances etservices qui s’eusuient. (1383, Ord., Vil, 32.) Cf. ESCHIEF 3. . ESCHIEVER, voir ESCHEVER. . ESCHIEVER, voir ESCHIVER. ESCHIEVI, voir ESCHEVI. ESCHIEVRE, voir ESCHIVRE. ESCHIEWER, voir ESCHIVER.

1. ESCHIF, eskif, esquif, esc!/’,adj., animé de sentiments hostiles, défavorables, mauvais, mécontent, de mauvaise volonté, rétif:

Sucnrez sun seignur, ne li seiei c.iehis. (Rou, i’ p., 3159, Andresen.) Légers de cors e de curages E vers Den esclùs e salvages (Bes., D. de Norm., l, 731, Michel.) E s’il bien sont cruels e feus, Faas, décevant, parjur. eschis. Si’ n soient fers oslages pris Que dés or mais nos portent fei. (Id., iJ., 11,4669.)