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Gh’est U enens de Henan qui le fait procurât
Et qui de faire pais mult grant semblant mostrat

(J. des Preis, Geste de Liege, 12044, Chr. belg.)

— Par semblant, à ce qu’on voit, à ce qu’il semble, en apparence :

Trop leidemant le demenez.
Aussi le menez par sanblant
Coq s’il estoit repris anblant.

(Chrest., Erec, 4108, Foerster.)

Tybers se tourne, si s’arreste ;
Vers Renart a torné la teste,
Ses ongles va fort aguisant.
Bien s’appareille, par samblant,
Que forment se vouldra deffendre,
Se Renart li veult le doi tendre.

(Ren., Br. XV, 29, Martin.)

Or dit l’istoire que en icelle chambre, comme ou milieu, avoit ung pillier gros, large et espes par samblant, le quel estoit si ingénieusement fait et proprement qu’il estoit tout creux et vuide. (Garin de Monglane, ap. Constans, Chrestom., p. 55, 2e éd.)

Celle grosse ville, ou bien par samblant avoit sept mil maisons. (Froiss., Chron., IV, 166, Luce.)

Quant li rois Jehans vei ces lettres, et il les eut oy lire, il fu plus pensieus que devant ; mais par samblant il n’en list nul compte. (Id., ib., IV, 181.)

Mains ilh ardoit par semblant. (J. d’Outrem., Myreur des hist., IV, 58, Chron. belg.)

Ledit duc et luy… s’entrefaisoient bonne chiere par semblant. (N. Gilles, Ann., II, fo 41 vo, éd. 1492.)

— Par semblant que, de sorte que :

Ilh allumoit chandelles, puis les stindoit, et faisoit nuit par semblant c’on ne veoit li une l’autre. (J. d’Outrem., Myreur des hyst., I, 238, Chron. belg.)

— A semblant, à ce qu’il semble :

En cel an fut veue .i. estoile en ciel, a clere jour flammant, et ardit del heure de thierche jusques a nonne ; et astoit a semblant a .ii. piez près de solea. (J, d’Outrem., Myreur des histors, IV, 302, Chron. belg.)

Canada, à mon semblant, à ce qu’il me semble, à mon avis.

1. SEMBLE, voir Simble.

2. SEMBLE, samble, adj., semblable :

Et en samble manière li fieus au neveu. (Digestes, ms. Montp. H 47, fo 6d.)

Une semblance point ne tiennent, (les
Mais est aussi comme impossible [astres)
Que aucun semble y soit visible
En aucun lieu tout en une heure.

(J. Le Fevre, la Vieille, I. I, 1478, Cocheris.)

1. SEMBLÉ, s, m., semblance, apparence :

Si li enveia Deus .i. angre en semblé d’oisel. (Maur., Serm., ms. Poit. 124, fo 23 ro.)

2. SEMBLÉ, s. m., assemblée :

Tost après que l’enfant fut emblé
Les Jus de Nicboi firent grant semblé
Des Jus plus riches d’Engleterre né.

(Trad. d’Huy. de Lincoln, Richel. 902, fo 133b.)



SEMBLEE, s. f., réunion :

Corteise fu celé semblée,
Que virges hom virge gardast
Et virge a virge acompaignast.

(Wace, Vita S. M. Virg., p. 62, Luzarche.)

SEMBLEMENT, -blaement, adv., semblablement :

Se ilz ne les peuvent avoir, ilz les revelleront aux diz esleus et grenetiers. et semblement feront de tous ceulz qu’ils sçauront avoir vendu, achepté ou usé de sel non gabelle. (1379, Ord., VI, 448.)

(E. Deschamps, Œuvr., II, 102, A. T.)

Adouverture ou recort fait sous requeste de la cité est semblaement accordé, que tous jugemens et sentences… (1458, Deuxième recort, ap. X. de Ram, Troubles de Liège, p. 464, Chron. belg.)

Se rencontre encore au xviie siècle dans des textes de province :

Pour la bonne amityé qu’elle luy porte de ce qu’il luy a semblement portée. (1635, Arch. des not. de Nevers, minutes Taillandier.)

SEMBLEMMENT, voir Semblamment.

SEMBLEOR, adj., qui ressemble :

Emperieres semblez et rois.
Homme sers as esté semblierres.
Et si es si fors bataillierres
Et rois de gloire em paradis.

(Geff., .vii. est. du monde, Richel. 1526, fo 116a.)

SEMBLER, sam., san., seim., sanller, verbe.

— Act., ressembler à :

Tant est vieus et roignous k’il samble Carinant.

(Mainet, p. 20, G. Paris.)

Par Dieu, beaus nies, trop par estes hardis !
Mon frère sembles et de boche et de vis.

(Gar. le Loh., 3e chans., XII, p. 268, P. Paris.)

Li uns (cheval) l’autre de poil ne [sanble.

(Chrest., Erec, 2910, Foerster.)

Les pères ne seimblent de rien (les [corbeaux)
Et por ce ne lor font nul bien.

(Gery., Rest., Brit. Mus., Add. 28260, fo 93a, P. Meyer.)

Il parvint a l’aage de seize ans, et estoit si beau qu’il sembloit la rose du matin. (Lariv., Nuicts de Strap., V, 1, Bibl. elz.)

Sembler, ressembler, estre semblable. Cestuy semble son père, et celuy sa mere. (Monet, Parallele, Rouen, 1632.)

— Neut., ressembler :

Veulx lu doncques sembler a beste bruite.
Insensible, meschante et mal instruicte.

(J. Meschinot, Lunettes des princes, fo t0 ro, éd. 1493.)

Vostre conseil, dist Panurge, soubs correction, semble a la chanson de Ricochet. (Rab., Tiers livre, ch. x, éd. 1552.)

Leurs corcelets gravez, leurs morions a creste
Sembleroyent aux éclairs sortans d’une tem-[peste.

(Fr. Perrin, Pourtraict, fo 76 re, éd. 1574.)


Ainsi le charlatan, le flateur, l’adultère
Semblent a des amis, qui ne les considere.

(Vauq., Sat., II, a Cl. Groul., J. Travers.)

— Réfl., se rassembler :

… La jus en ce gardios

Flament se sont sanllé plus de tros fiex .ix.

(Poèt. fr. av. 1300, .*.rs. 3306, p. 1363.)

Semblé, part. passé.

Bataille semblée, bataille engagée :

Si cum su la chemise Nostre Dame aportee
Fors Chartres, la u veit la bataille semblee

(Ben., D. de Norm., t. I, p. 266, sommaire, Michel.)

Centre, Suisse, Fribourg, sembler, ressembler.

SEMBLETUNE, sanb., s. f., ressemblance :

Sanbletune. la ressemblance, (xive s., Darmesteter, Glosses et glossaires hébreux-français, 1878, p. 43.)

SEME, voir Setme.

SEMEISON, voir Semoison.

SEMELAGE, semmelaîge, s. m., ressemelage :

Pour le semmelaige de une paire de sorles. (28 mai 1522, Cural. des enf. Baude, Arch. Tournai.)

SEMELER, -eller, somm., v. a., mettre des semelles à :

Semeler souliers, solero. (Gl. gall.-lat., Richel. 1. 7684.)

Ils faisoient leurs solliers sommeler de fer. (Trahis. de France, p. 150, Chron. belg.)

— Semelé, part, passé, garni de semelles :

Semeley, soleratus. (Gloss. gall.-lat., Richel. 1. 7684.)

Chauces semelees. (1352, Compt. de l’argent., p. 87, Douet d’Arcq.)

Chausses semellees

Taillées chez mon cordouennier.
Pour porter durant ces gellees.

(Villon, Œuvr., Pet. Test., p. 14, Jouaust.)

Les jambes sont chaussées de botines de toile d’or trait, semelees de satin cramoisi rouge. (Du Tillet, Rec. des roys de Fr., p. 339, éd. 1618.)

SEMELETTE, sa., s. f., sandale :

Bras, mains, poitrine, mamelettes.
Col, jambes, pies sans samelettes.

(Froiss., Poés., I, 270, 1728, Scheler.)

SEMELIER, s. m., cordonnier :

Pierre Souffron, semelier. (1471, Arch. JJ 197, pièce 159.)

SEMELIN, -ellyn, sommelin, samelin, adj., propre à faire des semelles :

Fait de bon cuir sommelin. (1421, Lille, ap, La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)

Ne devront lesdits maistres user d’au-