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Surst oile de la terre plaine
Come un russelet de fontaine.

(Joies Nostre Dame. Richel. 19525, fo 90 vo.)

L’ost, duquel sourdist ung gros alarme. (Trahis. de France, p. 97, Chron. belg.)

Le jour de la conversion sainct Paul, apres le soleil couché, sourdirent très horribles vents et tempeste. (Juv. des Urs., Hist. de Charles VI, an 1411, Michaud.)

Comme monsieur Roze achevoit ces paroles, il sourdit ung grand murmur entre les députez. (Sat. Men., Har. de M. le rect. Roze, p. 112, éd. 1593.)

— Imparfait du subjonctif :

Car il cremoit qu’il en soursist
Guerre morleus.

(Amaldas et Ydoine. Richel. 375. fo 318° ; Hippeau, 1576.)

Maugis a fet cest trou, ne sai dont il sorsist.

(Ren. de Montaub., p. 363, v. 24, Michelant.)

Il i ot si grant plenté de toz biens comme on poroit soushaitier por cors d’ome aaisier, et tout ausi comme on les puisast en une fontaine u il soursissent. (Henri de Valenc., Hist. de l’emper. Henri, § 557, Wailly.)

— Participe présent :

Au chief de la sale devant
Ot une fontene sourjant.

(Cleomades, ap. Bartsch, Chrest., col. 347, v. 35, 3e éd.)

La vi fontaine clere et vive,
Sourdant d’un gros doiz qui l’avive.

(C. de Pizan, Chem. de long est., 799, Püschel.)

Tant luy despleust ce dolent départir, que oncques mol ne sceust dire, tant empeschoient sa doulce langue les larmes sourdantes du parfond de son cueur. (Cent Nouv., sign. fii vo, éd. 1486.)

Et fusmes gratieusement invitez a boire de la liqueur sourdante d’icelle fontaine. (Rab., Cinq. liv., ch. xlii, éd. 1564.)

Car du profond du cœur me fait sortir
Deux grands ruisseaulx, procedentz d’une veine.
Qui ne se peult tarir, ne divertir,
Pour estre vive et sourgeante fontaine.

(M. Seyr. Delie, cccxvii, p. 141, éd. 1544.)

Des fontaines et eaux surgeantes.(L. Joub., l’Hist. des poiss. de Rond., I, 2, éd. 1558.)

— Participe passé et temps périphrastiques :

Pur oc me sunt peines surses.

(S. Brandan, 1277, Michel.)

Cuntre Ernulf de Flandres, dunt cist mals li est surs.

(Wace, Rou, 2o p., 1820, Andresen.)

Ici r’est teus afaires sors
Dunt mainte lance fu croissie.

(Ben.. D. de Nom., II, 21571, Michel.)

Bels fiz, granz duels nos en est sors.

(Rom. et Past, I, 11, 13, Bsrtsch.)

I eust un grant secors Qui du chastel est le roi sors.

(Perceval, 13707, Potvin.)

Einz que vus i parvenistes
Les evesques lu roi meistes
En sentence escuminaciun,
Dunt surce est la contenciun.

(Vie de S. Thom. de Cantorbery, fo IV, v. 99, A. T.)

Auquel du fait l’honneur est sourse.

(G. Guiart, Roy. lingn., Richel. 5698, fo 258b)


El ne set par quel meschance
Li est sorse ceste pesance.

(J. Le March., Mir. de N.-D. de Chartr., p. 61, Duplessis.)

Qui a tel feme bee, grant peine li est sorse
Quar fame bee a don plus qu’as vel no fait orse.

(Chastie Musart, Richel. 19152, fo 105°.)

Apres doit on entendre viguereusement sanz délai as choses que l’an a assises en son cuer et pensées… et as autres qui puis sont sorses par accidant, s’eles sont hastives. (Philip, de Novarre, les Quatre tenz d’aage d’ome, § 157, A. T.) Var., sordue.

Et li vales, se moult n’est sages,
Por quoi perune li soit sorse,
Metra tantost main a la borse.

(Rose, 13968, Méon.)

Un ruissel qui est sours tout souldainement. (J. d’Arras, Melus., p. 54, Bibl. elz.)

Certes, un mortel encombrier
Vous y est sours.

(Miracles de Notre Dame, I, 3, 270, A. T.)

Ce me semble ung bien grant escry
De faire maintenant criee
Esl il sours quelque destinée
De meschief ?

(Mist. de l’Incarn. et Nativ., II, 41, Le Verdier.)

Dont est source une commune parole. (C. Mansion, Bible des poet. de metam., Prol., éd. 1493.)

Illec estoil sourse une noise. (Le prem. vol. des grans décades de Tit. Liv. translatees de latin en françoys, fo 45% éd. 1530.)

Vous estes sours du meilleur parentage,

(Contreditz de Songecreux, fo 183 vo, éd. 1530.)

— Act., soulever :

Et jetèrent les Jeneves .i. rainpagour sur la taride la ou estoyt l’estendar de Veneyse, pour tirer la, mais mailliate ly fist sourgre .i. ancre de proue. (Gestes des Chaprois, p. 228, G. Raynaud.)

Et ainsi qui les enlassoit (les gerbes) eust sours de l’une des dictes gerbes le couvarcle d’une vielle huche qui y estoit senz serreure. (1390, Arch. JJ 138, P 207 vo.)

Et après sa requeste faicte, il trouva que sa poictrine fut a l’endroit de la fenestre, et luy fust advis que l’on le sourdit par dessoubs les esselles. (Mir. de Madame Ste Catherine de Fierboys, p. 35, Bourassé.)

Quant les juifz l’eurent tant battu,
Dessus la croix l’ont estendu ;
En la croix les deux piedz cousirent :
Adoncques en hault le sourdirent.

(Moralité de Charité, Anc. Th. tr., 111, 397.)

— Réfl., se lever, se soulever :

Quant Rollant vit qu’il ne pourroit autrement eschapper en nulle manière, il commença a reclamer dévotement le fils de la Vierge Marie, et il aida tant a son champion, qu’il se sourdit, et tourna le jaiant soubs luy. (Gr. Chron. de Fr., Charlemaines, IV, 8, P. Paris.)

Si tost qu’il fut saisi de son batton, il se sourdit tout en air, moult vigoureusement. (O. de La Marche, Mém., I, 14, Soc. hist. de Fr.)

Deux jours i a que ne dormy ne reposay, et suis si fort traveillé que a grant peine me puis je souldre. (Gérard de Nevers, II, ix, éd. 1530.)


Monseigneur se leva sus piez et bâtit tant madame, qu’elle ne se pouoit sourdre. (Cent Nouv., xxxix, éd. 1486.)

Et te sourdant a petits bons.
Tu dis en l’air de si doux sons.

(Rons., Œuvr.. Gayetez, p. 258, éd. 1588.)

Nature se sourdant et s’exprimant a force, a l’encontre d’un si long usage. (Mont., Ess., 1. III, ch. ii, p. 16, éd. 1595.)

— Act., susciter, exciter, fomenter :

nies qu’elle soit ançois absousse
De ce que son pensé li sousse.

(Rose, ms. Corsini, 1° 128°.)

Si n’avoient pas li François aus Saines tant seulement guerre, ainz lor sorstrent plusors batailles et granz en diverses parties du monde. (Chron. de S. Den., ms. Ste-Gen., fo 108°.) P. Paris : sourdoient.

Toutes manières… d’empeschemenz que l’on porroil mouvoir ou sordre contre les diz acheteurs. (1337, Ste-Croix, S.-Pierre Lentin, Arch. Loiret.)

Se aucuns sourdoient plez, troubles, riotes ou aucun empeschement contre… (1345, Vente, layette de Gémigny A 11, Arch. Loiret.)

Debaz, troubles, rioles et empeschemens que l’en en pourroit movoir ou sourdre. (1346, Ste-Croix, 1re layette de Chantay A 22, Arch. Loiret.)

Toutes manières de faiz ou de plaiz que l’en porroit mouvoir ou sourdre contre les diz… 1350, Prév. d’Orl., Chartreuse d’Orl., Vaupulant, Arch. Loiret.)

Dieu luy sourdit ung ennemy qui n’avoit nulle force. (Commynes, Mém., V, 20, Soc. Hist. de France.)

Que tu me auras aydé a éviter l’envie du peuple qui pour ceste continuation fust sourse contre moy. (Le prem. vol. des grans decades de Tit. Liv., translatees de latin en françoys, fo 48°, éd. 1530.)

— Réfl.. être fomenté, suscité :

Ils ont vendu et distribué sel en plusieurs villes estans sur lad. rivière ou prejudice desd. marchans en rompant tour de rolle a iceulx marchans, soient iceulx proces et ceulx qui pour occasion de ce se sourdront et mouveront ou temps avenir… (12 mai 1434. Délibération, ap. Mantellier, March. fréq., 1, 2.)

Afin aussi d’éviter tous procès et débats qui s’en pourroient sourdre et mouvoir entre nos sujets. (9 juill. 1524, Intepretat. de l’emp. Charl. V, sur le mand. des dism. inusit.)

— Act., répandre :

Les fontaines sourgeoient, aulcunes laict, aultres miel. (Fossetier, Cron. Marg., ms. Brux. 10512, IX., iv, 23.)

Se sourdre le cul, loc, se dépêcher :

Ore sourdez vous le cul tost, et appareillez a diner… — Vous estes bien meschant que nostre lit est encore a faire. Sourdez vous le cul et alez vous faire nostre lit. (La manière de langage, p. 393 et 402, P. Meyer.)

— Infin. pris subst., vol :

Au moys de mars ilz (les gais) sievent li ungs l’autre, pource qu’ilz sont en ce temps