Page:Godwin - Caleb Williams, I (trad. Pichot).djvu/167

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amené un médecin et était lui-même dans les environs, elle demanda à le voir. M. Falkland était allé pendant ce temps avec un de ses fermiers cautionner la dette d’Émilie, et à ce moment il entrait dans la prison pour s’informer si on pouvait, sans danger, la transporter dans une chambre plus aérée et plus commode. Quand il parut, sa vue rappela confusément à miss Melville les rêveries de son transport. Elle se couvrit le visage de la main avec un air de chaste confusion, et cependant elle le remercia, avec cette aimable simplicité qui lui était ordinaire, de toute la peine qu’il s’était donnée pour elle. Elle espérait ne plus lui en causer autant ; elle pensait que cela irait mieux.

« Ce serait vraiment une honte, disait-elle, si, dans toute la force et l’activité de la jeunesse, elle ne venait pas à bout de survivre aux légères contrariétés qu’elle avait eues à essuyer. »

Hélas ! en parlant ainsi, elle était toujours d’une faiblesse extrême. Elle tâchait de prendre l’air riant et satisfait ; mais c’était un vain effort. M. Falkland et le docteur joignirent leurs instances pour la prier d’éviter pour le moment tout ce qui pourrait l’émouvoir.

Encouragée par les apparences, Mrs. Hammond se hasarda alors à suivre ces deux messieurs hors de la chambre, pour savoir du médecin jusqu’où allaient ses espérances. Le docteur Wilson avoua qu’il avait d’abord trouvé la malade dans une situation très-fâcheuse ; mais il déclara qu’il y avait du mieux dans les symptômes, et qu’il n’était pas sans