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Page:Godwin - Caleb Williams, I (trad. Pichot).djvu/172

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— Qui ? est-ce à vous de le demander ? C’est votre méchanceté et votre barbarie qui l’ont tuée !

— Moi !… ma… allons, elle n’est pas morte. Cela ne se peut pas… il n’y a pas huit jours qu’elle a quitté cette maison.

— Vous ne voulez pas me croire ? je vous dis qu’elle est morte.

— Madame, madame, prenez garde à ce que vous dites… Ce n’est pas ici matière à plaisanter ; oui, quoiqu’elle ait mal agi avec moi, je ne voudrais pas pour tout au monde la croire morte. »

Mrs. Hammond répondit par un signe de tête affirmatif.

« Non, non… je ne le crois pas… je ne le croirai jamais… non, non, jamais.

— Voulez-vous venir avec moi et vous en convaincre par vos propres yeux ? C’est un spectacle digne de vous ; il y a là de quoi satisfaire un cœur tel que le vôtre… » En parlant ainsi, Mrs. Hammond lui tendait la main comme pour le conduire.

M. Tyrrel recula.

« Mais si elle est morte, est-ce ma faute ? Puis-je répondre de tous les malheurs qui arrivent dans le monde ?… Qu’êtes-vous venue faire ici ? À quel propos venez-vous m’annoncer cette nouvelle ?

— À qui dois-je l’annoncer, si ce n’est au parent de la morte… et à son meurtrier ?

— Son meurtrier !… Ai-je mis la main sur elle ? Lui ai-je porté des coups de couteau ou de pistolet ?… Lui ai-je donné du poison ? Je n’ai rien fait