lorsque j’avais entendu le pas d’un cheval qui venait lentement derrière moi. Cette circonstance m’avait causé quelque inquiétude. J’avais d’abord ralenti ma marche, et ceci ne m’ayant servi de rien, je m’étais arrêté pour laisser passer le cavalier, ce qu’il avait fait. Un coup d’œil que j’avais jeté sur lui m’avait fait penser que c’était le même homme que j’avais déjà remarqué. Il avait pressé le pas de son cheval, et était entré dans la ville. J’avais continué, et, peu de temps après, je l’avais vu à la porte d’un cabaret buvant un pot de bière ; ce que je n’avais pu cependant apercevoir à cause de l’obscurité, sinon à l’instant même que j’avais été tout près de lui. J’avais été toujours en avant et ne l’avais pas revu, si ce n’est, comme je l’ai déjà dit, quand il m’aborda dans la cour de l’auberge.
Cette aventure avait, pendant ma route, troublé un moment la sérénité de mon esprit et y avait fait naître mille idées sinistres. Cependant, en y pensant davantage, mes craintes m’avaient paru sans fondement ; si j’étais poursuivi, il me semblait que ce devait être nécessairement par quelqu’un des gens de M. Falkland, et non pas par un étranger. Or, cet homme, j’étais bien sûr de ne l’avoir jamais vu de ma vie. Je m’étais cru dispensé même des précautions les plus simples ; car il était déjà presque nuit. Enfin, je m’étais déterminé à aller jusqu’à l’auberge, pour y prendre les informations dont j’avais besoin.
Je n’eus pas plutôt entendu le bruit du cheval, à mon entrée dans la cour, ainsi que la question qui