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Page:Godwin - Caleb Williams, I (trad. Pichot).djvu/48

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lui-ci, qui n’était nullement au fait des anecdotes de la coterie, il y eût la plus légère intention d’offenser M. Tyrrel.

Quoique les manières de M. Falkland fussent extrêmement courtoises, cependant les discussions d’une assemblée de paroisse[1], ou les intrigues d’une élection de bourg n’occupaient pas ses loisirs, et c’était à des objets d’une tout autre espèce qu’il consacrait ses études et sa retraite.

Peu de moments avant l’ouverture du bal, M. Tyrrel aborda sa belle favorite et entra en conversation avec elle sur quelque bagatelle, pour remplir le temps et comme se disposant à lui donner la main pour danser. Il avait pris l’habitude de passer par-dessus la cérémonie ordinaire de demander préalablement cette faveur, comme ne supposant pas possible que personne osât lui disputer l’antériorité convenue de ses droits ; mais quand il n’aurait pas eu cette habitude, la formalité lui aurait toujours paru superflue dans la circonstance, parce qu’on connaissait assez la préférence générale qu’il donnait à miss Hardingham.

Pendant qu’il était ainsi engagé dans cette conversation, survint M. Falkland. M. Tyrrel ne le voyait jamais sans humeur. Toutefois, M. Falkland se mêla, sans affectation, à la conversation commencée, et la grâce avec laquelle il se présenta alors était telle que la malice la plus infernale en eût été désarmée. M. Tyrrel probablement s’imagina que cette

  1. Vestry : sacristie, assemblée ainsi nommée du lieu où se tient la réunion des notables de la paroisse.