Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/132

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de bon ordre à espérer. Il n’était pas question ici de tel ou tel candidat, vû que tout gentilhomme vraiment ami de son pays devait préférer de succomber dans une élection plutôt que de faire pareille chose, qui ne manquerait pas, si elle passait une fois en pratique, de leur ôter pour jamais les moyens de faire un député à leur guise. Les paysans n’étaient déjà que trop indociles et trop obstinés par eux-mêmes ; il devenait tous les jours de plus en plus difficile de les tenir dans la subordination, et si les gentilhommes en venaient à se soucier assez peu du bien public pour soutenir ces gens-là dans leur insolence, il était impossible de prévoir où les choses en pourraient aller.

M. Tyrrel n’était pas de trempe à se laisser entamer par ces remontrances. Ce n’est pas qu’en général, l’esprit qui les dictait ne fût très-conforme à ses propres sentimens ; mais il était d’une humeur trop violente pour avoir un ca-