Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/71

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sible à concevoir et à expliquer. Il dépeignait M. Falkland comme un être au-dessous même du mépris. « Avec sa taille basse et fluette, il fallait commencer par changer toutes les proportions de l’espèce humaine, avant de le compter pour un homme. Il voudrait persuader aux gens qu’on est fait pour passer sa vie cloué sur une chaise, à moisir sur des livres. À l’entendre, on ferait fort bien de laisser-là ces vigoureux exercices, qui procurent tant de dissipation pour le moment, et qui donnent pour l’avenir une santé si robuste, afin de se livrer au noble travail de courir après une rime et de scander un vers sur ses doigts. Autant vaudrait un peuple de singes que des hommes de cette espèce. Pour mettre en fuite une pareille nation, il ne faudrait pas seulement un régiment de nos vieux anglais nourris de bœuf et de pudding. Pour lui, il n’avait jamais vu que le