Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/91

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un peu ce Falkland ! Voilà-t-il pas une belle espèce d’homme. Diable m’emporte, madame, est-ce que vous croyez qu’il ferait des vers s’il était en état de mieux faire autre chose » ?

La conversation ne s’arrêta pas là. La dame répliqua. Quelques autres personnes encore, toutes remplies des émotions qu’elles venaient d’éprouver, se mirent de la partie. M. Tyrrel devint plus emporté dans ses invectives, et se soulagea en exhalant sa bile. Les personnes qui pouvaient, à certain point, contenir ses violences s’étaient retirées : soit timidité, soit faiblesse, chaque orateur, l’un après l’autre, retombait dans le silence. Il semblait, en apparence, avoir repris son ancien ascendant, mais il sentait bien le peu de solidité de ce triomphe passager, et la rage était au fond de son cœur.

En s’en retournant de l’assemblée il fut accompagné par un jeune homme qui, par une conformité de manières et