Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mois pendant lesquels elle conçut deux fois la résolution de se donner la mort.

Jusqu’ici, en retraçant la vie de cette admirable femme, le chagrin en a marqué toutes les pages ; son histoire offre une suite presque continuelle de peines, de combats, d’afflictions les plus vives ; en y réfléchissant avec attention, nous sommes tentés de nous servir des expressions d’un éloquent écrivain[1] : « à quoi servent les talens et la sensibilité dans le désert corrompu de la société humaine ? C’est un fumier infect et pourri ; le plus bel arbrisseau qui naît dans son sein devient un poison à mesure qu’il croit. Ainsi, on y voit se convertir en jusquiame

  1. M. Godwin William Caleb.